Un rapport de la marine argentine savait que le sous-marin San Juan avait été réparé avec des pièces inadaptées

  • Dernière mise à jour le 19 décembre 2017.

Vendredi dernier, dans la matinée, une députée argentine a déposé une plainte contre plusieurs ex-ministres de la défense pour des actes de corruption dans le cadre des réparations effectuées à bord du sous-marin San Juan. Dans la soirée, le ministre de défense, Oscar Aguad, décidait de mettre à la retraite le chef d’état-major de la marine.

Parmi les documents fournis par la députée à la justice, un au moins implique l’amiral Srur. Il s’agit d’un rapport d’inspection technique effectuée par la marine et daté du 20 décembre 2016. Ce rapport était adressé à l’amiral Srur. Mais le gouvernement argentin ne l’a découvert qu’il y a peu, dans le cadre de l’enquête interne demandée par le ministre. Officiellement, il est classé “Secret Défense”, mais il fait parti des preuves déposées par la députée pour appuyer sa plainte.

Dans ce rapport, la marine argentine décrit ainsi l’état du sous-marin : « les déficiences rencontrées sur l’équipement du San Juan rendent difficiles sa préparation pour accomplir les missions prévues. » Dans le même rapport, la marine indique que le San Juan ne dispose pas du matériel de secours de base pour porter assistance à d’éventuels blessés au cours de ses navigations. La justice devra déterminer si du matériel de secours a été (ou non) embarqué en 2017 à bord du sous-marin.

Des sources gouvernementales estiment qu’il est très probable que certains des équipements cités aient été achetés au cours de la dernière année. Mais la marine a tenté de cacher au gouvernement les problèmes de fond, comme le matériel inadapté avec lequel il aurait peut-être été réparé.

Il y a un an, le rapport indiquait que « les batteries du sous-marin ont une durée de vie utile limitée ». Le rapport parcourt aussi d’autres points comme le grand carénage effectué de 2008 à 2014. La marine reconnait que la durée des travaux a été allongée et que les travaux ont été mal faits. « Au cours du grand carénage, des matériaux inadaptés ou de mauvaise qualité ont été utilisés dans des équipements soumis à l’action de l’eau de mer et la pression hydrostatique, » décrit le rapport.

Au travers de la chaine hiérarchique, les autorités de la marine ont toujours été informées que ces “arrangements” — qui en réalité, ne l’étaient pas — ont provoqués « des avaries et des situations d’urgence pour le San Juan » au cours de cette dernière année.

Le rapport signale aussi d’autres déficiences que présentait alors le sous-marin. Par exemple, il existait « une entrée d’eau par l’intérieur de câbles Loop dans le PC radio. » Il n’avait pas à bord de « fusées pyrotechniques » devant être utilisées en cas d’urgence. Il avait bien 2 balises, mais elles étaient « obsolètes » et « leur fréquence d’émission n’est pas compatible avec le système actuel de communications. »

Source : Clarin (Argentine)