Des chasseurs invisibles (2ème partie)

  • Dernière mise à jour le 21 novembre 2006.

Deux ans après qu’un incendie ait touché en mer le HMCS Chicoutimi, tuant un marin et provoquant une enquête parlementaire, la Marine Canadienne va adopter un nouveau plan destiné àprouver la valeur de ses sous-marins d’occasion.

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Mais ces jours-ci, la petite communauté des sous-mariniers du Canada a le sentiment que la plupart des problèmes techniques importants ont été corrigés. Il y a encore des problèmes avec la maintenance, les pièces détachées et un retard dans la formation des membres d’équipage des sous-marins, mais les officiers rapportent qu’il y a toujours des volontaires frappant à la porte, désireux de servir sur les sous-marins.

Et cette année, la Marine Canadienne a 2 sous-marins à la mer en même temps, ce qui est considéré comme une étape importante après les précédents déboires. Le HMCS Windsor a passé les 12 derniers mois à effectuer des patrouilles et à participer à des exercices avec les forces Américaines et Françaises. Le HMCS Cornerbrook a pris la mer le 25 octobre.

Sur la côte Pacifique, le HMCS Victoria sera de retour en mer à l’été 2008. A la fin 2009 ou au début 2010, la Marine Canadienne s’attend à ce que les 3 sous-marins, Victoria, Windsor et Cornerbrook, soient opérationnels à la mer. Afin de garantir que cet objectif soit atteint, elle a suspendu jusqu’en 2010 le travail de réparations importantes devant être effectué sur le Chicoutimi, endommagé par l’incendie.

"Maintenant, les choses commencent à aller mieux," a déclaré le Lieut. Andy MacKenzie, commandant en second du Windsor. "Le Cornerbrook navigue. Le simple fait qu’ils soient en mer est une bonne chose."

Avoir les 2 sous-marins en mer a amélioré le moral des sous-mariniers et montre que la force sous-marine peut participer aux opérations militaires, ajouté le Cmdr. Luc Cassivi, responsable des opérations sous-marines sur la côte Atlantique.

Pendant le temps qu’il a passé en mer, le Windsor a effectué des opérations de recueil de renseignements élémentaires. Cela signifie qu’il a observé les navires transitant par les eaux Canadiennes et qu’il a transmis ces informations à l’état-major de la défense à Ottawa.

Avec leurs senseurs sophistiqués, les sous-marins peuvent tout détecter, depuis les navires de trafiquants de drogue jusqu’aux navires en pêche illégale, sans être repérés ; leurs senseurs des sous-marins peuvent surveiller ce qui se passe jusqu’à 60 kilomètres à la ronde. Si une antenne est remorquée derrière le sous-marin, cette portée passe à 160 kilomètres. Selon la Marine, les sous-marins peuvent maintenir une surveillance discrète sur jusqu’à 125 000 kilomètres carrés d’océan.

Le Lieut. MacKenzie croit que le recueil de renseignements va être un rôle de plus en plus important pour la flotte sous-marine. "Nous commençons à recevoir des réactions d’Ottawa qui prouvent que ce que nous recueillons est très utile" pour l’image globale du renseignement, indique l’officier de 33 ans.

Mais le plan de transformation du Gén. Hillier, et son souhait de créer une Standing Contingency Force [1], qui comporte la promesse de plus de missions pour les sous-marins. Selon le projet, l’armée devrait acheter un navire d’assaut amphibie pouvant transporter des troupes et des forces spéciales. Equipée d’hélicoptères, la force, soutenue par d’autres navires de la Marine, pourrait être utilisée pour un certain nombre de missions, depuis le sauvetage de Canadiens bloqués dans une zone de combat au débarquement de troupes pour des opérations de combat ou de maintien de la paix.

[(A suivre : 3ème partie.)]

Notes :

[1Une force de réaction rapide.