Retard probable pour la branche sous-marine de la dissuasion nucléaire indienne

  • Dernière mise à jour le 12 novembre 2008.

Après que le sous-marin russe de la classe Akula ait subi un accident, les projets indiens de louer ce sous-marin à propulsion nucléaire pourrait subir un retard affectant le développement d’un système d’armement nucléaire basé en mer.

Deux sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Akula-II devaient être loués par l’Inde pour une durée de 10 ans à partir de l’an prochain, mais l’accident de samedi dernier a contrait la Russie à suspendre les essais à la mer, qui étaient surveillés par des officiers de la marine indienne.

Ce sous-marin devait être le premier sous-marin nucléaire à être intégré dans la marine indienne en plus d’une décennie, après que l’Inde ait utilisé un submersible russe au début des années 90.

"Des officiers de la marine indienne sont déjà là-bas en Russie pour surveiller le projet de sous-marin — à la fois pendant la phase de construction et maintenant pendant les essais à la mer. Donc nous gardons un regard attentif sur les développements," ont déclaré lundi des officiers de la marine indienne.

Ils ont reconnu que, comme les essais du sous-marin avaient été suspendus et le sous-marin envoyé dans un chantier naval non-précisé pour des réparations, cela pourrait retarder les projets indiens de les acquérir.

L’Inde a déjà demandé à la Russie de garantir des mesures de sécurité adéquates à bord du sous-marin avant qu’il ne reprenne ses essais à la mer. En fait, l’Inde insiste sur les mesures de sécurité, puisqu’il ne dispose pas de submersible de sauvetage et dépend pour cela de marines étrangères.

Déjà, l’Inde prévoit d’envoyer une équipe de marins pour prendre la suite des Russes à bord du sous-marin et le ramener à son port-base à Visakhapatnam. Mais ces projets aussi seraient retardés, a-t-on appris.

Déjà, la marine indienne a formé son personnel dans son école de formation sous-marine à Visakhapatnam et plus de 100 marins ont été formés pour cela, indiquent les sources.

Le sous-marin Akula-II, d’un déplacement de 12.000 tonnes, est salué comme le plus moderne, le plus puissant et le plus silencieux au monde et l’Inde veut le posséder pour quelques années pour former son personnel sur un sous-marin nucléaire.

Devant être rebaptisé INS Chakra, le même que le premier sous-marin nucléaire que l’Inde avait utilisé à la fin des années 80, les sous-marins Akula-II fourniront l’expertise nécessaire dont l’Inde aura besoin pour faire naviguer son propre sous-marin nucléaire de conception locale.

Appelé le programme Advanced Technology Vehicle (ATV), le submersible doit probablement intégrer la marine indienne d’ici environ 5 ans.

L’Inde a soigneusement pris de l’expérience sur les sous-marins nucléaires en les faisant participer à ses exercices bilatéraux annuels avec des puissances navales comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie, appelés Malabar, Varuna [1] et Indra respectivement.

Toutes ces préparations sont supposées aider l’Inde à obtenir l’élément le plus important de la triade nucléaire : le système d’armes basé en mer, sur lequel la Defence Research and Development Organisation (DRDO) travaille déjà.

L’Inde possède déjà la capacité de lancer des armes nucléaires depuis la terre et les airs, mais manque de la possibilité d’un système de lancement basé en mer, qui devait être essayé et testé sur les sous-marins Akula-II.

Notes :

[1Les exercices Varuna se déroulent en fait avec la France.

Source : ZeeNews (Inde)