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Cinq sous-marins de la Royal Navy étaient positionnés, en plongée, le long de la limite des 12 nautiques des eaux territoriales Argentines pour donner un avertissement de raids de bombardement sur la force expéditionnaire Britannique pendant la guerre des Malouines, selon un nouveau récit sur le rôle secret joué par les sous-marins à propulsion nucléaire.
Remorquant derrière eux des antennes linéaires, les sous-marins pouvaient détecter les lancements de Skyhawks et d’autres avions sur la principale base de Rio Grande, identifier leur type et immatriculation, et donner à la force expéditionnaire un prévis de 45 minutes pour réagir.
Les détails de la mission de 1982, qui n’a jamais été découverte par les Argentins, ont été révélés par l’ancien commandant en second de l’un des sous-marins, le HMS Conqueror.
S’exprimant dans une publication spéciale, Royal Navy, A Global Force, le vice-amiral Sir Tim McClement, maintenant à la retraite, écrit que, 25 ans après la campagne des Falklands, il est important de rappeler la “contribution vitale” des sous-marins dans la victoire.
La menace des bombardiers Argentins Sky-hawk, équipés de bombes de 680 et 900 kg, et ses Super Étendard, équipés de missiles anti-navires Exocet, posait le plus grave danger pour la force expéditionnaire, principalement parce que la Royal Navy n’avait pas de système correct d’avertissement.
Bien que les 2 porte-avions de la Royal Navy, le HMS Invincible et le HMS Hermes, situés bien à l’est des Falklands, soient hors de portée des bombardiers Argentins, les navires situés plus près du continent et les troupes débarquant sur les îles étaient extrèmement vulnérables.
Un plan secret, bien documenté, pour attaquer l’une des principales basés aériennes Argentines et détruire les Skyhawks, en utilisant les SAS, a été annulé après qu’une répétition se soit mal passé et qu’un certain nombre de soldats des SAS aient dû chercher refuge au Chili voisin.
La présence de 5 sous-marins nucléaires d’attaque — les HMS Conqueror, HMS Splendid, HMS Spartan, HMS Courageous et HMS Valiant — et d’un sous-marin classique diesel - électrique — le HMS Onyx — a fourni la solution. Dans la première partie du conflit, la plupart des sous-marins avaient été engagés dans d’autres missions plus prioritaires. Le HMS Conqueror suivait le croiseur Argentin General Belgrano, et le 2 mai, a lancé 2 torpilles Mark 8, coulant le navire et faisant 323 morts. Les HMS Splendid et HMS Spartan recherchaient le porte-avions Argentin 25 de Mayo, qui était soupçonné de naviguer au nord des Falklands, se préparant pour un mouvement avec le Belgrano pour prendre en tenaille la force expéditionnaire. Le HMS Onyx participait à des missions top-secret avec les forces spéciales.
Cependant, les 5 sous-marins nucléaires ont fini par prendre des positions sur la limite des 12 nautiques pour servir de plateformes d’avertissement. Il s’est produit plusieurs incidents dramatiques.
L’amiral McClement révèle que, pendant le transit vers la limite des 12 nautiques, l’antenne remorquée du HMS Conqueror s’est prise dans son hélice. “Cela faisait beaucoup de bruit. Nous savions qu’il y avait des sous-marins Argentins dans la zone et donc, nous avons dû nous débarrasser de l’antenne,” écrit-il. Tous les plongeurs à bord du sous-marin se sont portés volontaires pour la dangereuse tâche de démêler le câble. L’ancien commandant en second du sous-marin se souvient : “C’était très dur, beaucoup trop difficile selon les règles du temps de paix de laisser quelqu’un sur le pont, de laisser un plongeur aller seul dans l’eau.”
Le HMS Conqueror a fait surface et 8 volontaires ont réussi à enlever le câble “en sachant que si un avion, un navire ou un sous-marin Argentin était détecté, le commandant (le Commander Christoper Wreford-Brown) devrait fermer le sas, faire plonger le sous-marin en les abandonnant à leur sort. Heureusement, ils sont tous rentrés pour raconter leur histoire,” indique l’amiral McClement.
Avec le préavis de 45 minutes donné par les sous-marins, les Sea Harriers en patrouille de combat étaient alertés et plusieurs bombardiers Argentins ont été abattus, forçant d’autres à rentrer à leur base. Mais cela avait des conséquences inconfortables pour les sous-mariniers. “Ces avions [qui revenaient à la base] largaient leurs bombes avant de se poser, et ils le faisaient autour de la limite des 12 nautiques. Tous les sous-marins participant à la mission ont subi des bombardements au hasard, par chance sans subir de dégâts,” écrit l’amiral McClement.
Le HMS Conqueror est revenu à Faslane, son port-base sur la Clyde, après 90 jours passés sans interruption à la mer.
“Bien qu’il ait joué un rôle significatif dans le conflit, son équipage n’a jamais réellement vu les îles Falkland,” conclut l’amiral McClement.
Source : The Times Online (Grande-Bretagne)