Le réacteur nucléaire destiné aux sous-marins Brésiliens pourra aussi alimenter les petites villes

  • Dernière mise à jour le 5 juillet 2007.

Le sous-marin àpropulsion nucléaire souhaité par la Marine Brésilienne disposera d’un réacteur qui pourra aussi servir àgénérer de l’électricité dans les petites villes, a affirmé l’amiral Julio Moura, chef de cette armée.

Il s’agit d’un "projet dual", avec un réacteur "qui pourrait être installé dans une petite ville, où n’arrive pas l’énergie hydroélectrique", a indiqué mardi soir Moura lors d’un entretien avec des correspondants étrangers.

La construction d’un sous-marin à propulsion nucléaire fait partie des projets de la Marine Brésilienne depuis 1979, mais il avance lentement par manque de financement.

Cependant, le président Luiz Inacio Lula da Silva a réaffirmé le mois dernier sa nécessité : "la réalisation de ce réacteur nous permettra d’intégrer le groupe réduit de pays ayant la capacité de développer des sous-marins à propulsion nucléaire", a-t-il affirmé.

Les responsables espèrent que Lula fasse des annonces à ce sujet lors de sa visite, la semaine prochaine, au centre de recherches nucléaires de la Marine à Aramar (état de Sao Paulo).

Pour terminer le réacteur, de construction exclusivement brésilienne, il manquerait 1 milliard de réales (plus de 500 millions de $), répartis sur 7 ou 8 ans.

Les équipements et l’électronique du sous-marin ont besoin d’une coopération avec l’étranger. Il y a un intérêt de la part de groupes allemands et français, bien que ces derniers soient mieux placer, puisqu’ils possèdent déjà des sous-marins de ce type. "Il paraît plus approprié que les Français puissent nous aider", a commenté Moura.

Le "programme dual" doit être un argument supplémentaire en faveur du réacteur, à un moment où la croissance économique confronte le Brésil au spectre de la pénurie d’énergie.

"Nous disons au gouvernement que si nous le voulons, nous pouvons aussi produire de l’électricité" pour des localités jusqu’à 10.000 habitants, a souligné l’amiral Moura.

Le Brésil dispose actuellement de 5 sous-marins classiques, pour surveiller une large zone maritime de 3,6 millions de km2, qu’il appelle son "Amazonie Bleu". Il travaille à l’ONU pour obtenir la juridiction sur 900.000 km2 supplémentaires de plateau continental.

L’amiral Moura considère que les moyens à sa disposition sont insuffisants, compte-tenu de l’importance de la mer pour le Brésil, qui extrait 80% de son pétrole de plateformes off-shore et par laquelle transitent 95% de ses exportations et de ses importations.

"Avec les moyens dont nous disposons actuellement, je ne me sens pas confortable", a déclaré Moura, en défendant la construction d’un sous-marin à propulsion nucléaire.

D’un autre coté, le gouvernement met au point un programme de rééquipement de la Marine sur la période 2006-2025, déjà en retard, qui nécessite, pour les 7 premières années, un budget de 2,6 milliards de $.

Parmi les "priorités absolues" de ce programme, figure la construction d’un nouveau sous-marin classique et la modernisation des 5 existants, dans les arsenaux de Rio de Janeiro. Il est aussi prévu la construction de 9 nouveaux patrouilleurs.

Moura a indiqué qu’il n’avait pas peur des négociations du Vénézuela pour acheter 5 sous-marins classiques et que, si le Brésil respecte son programme de rééquipement, il n’y aura pas rupture de l’équilibre régional.

"Le Vénézuela a un programme de rééquipement, comme nous au Brésil, nous essayons d’en avoir un", a-t-il affirmé.

"Il ne semble pas que présente un risque" l’achat de ces sous-marins. "Le Vénézuela a des relations diplomatiques cordiales avec le Brésil et les 2 marines ont de très bonnes relations", a-t-il souligné.

Source : Univision (Etats-Unis)