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Le sous-marin K-317 Panther a subi le 2 novembre dernier (…)
La Grande-Bretagne est en discution avec les Etats-Unis et la France sur une possible coopération pour la conception et la fourniture de sous-marins nucléaires et de certains systèmes associés, selon le principal dirigeant du chantier de construction de sous-marins de BAE Systems.
Au cours de son audition le 7 novembre dernier par le comité parlemantaire de la défense, Murray Easton, directeur exécutif en charge des sous-marins à BAE, a déclaré qu’il y avait un dialogue continu avec les Etats-Unis au niveau industriel sur cette collaboration. Il a ajouté qu’un travail significatif était en cours entre les 2 gouvernements.
"Il y a eu des discutions, et elles continuent, entre les 2 pays, en particulier au niveau industriel," a déclaré Easton aux membres du comité en réponse à une question concernant une possible collaboration internationale. "Je ne peux pas parler au nom du gouvernement, mais j’ai cru comprendre qu’il y avait eu aussi des contacts à ce niveau. Je ne peux pas vous donner de précisions ; ce serait à eux de le dire."
Les auditions du comité étudient l’état des compétences dans le domaine de la construction des sous-marins avant une possible décision du gouvernement de construire une nouvelle série de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins.
Le Premier Ministre Tony Blair s’est engagé à publier début 2007 un livre blanc sur le futur de la dissuasion nucléaire.
Cela sera une question très controversée alors que le gouvernement décidera s’il faut, et par quoi, remplacer les 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Vanguard équipés de missiles Trident. Les nouveaux SNLE devraient entrer en service aux environs de 2025. Une autre solution serait d’améliorer les Vanguard.
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis collaborent depuis environ 50 ans sur différents aspects de la technologie nucléaire militaire, y compris les armes et la propulsion des sous-marins.
Plus récemment, le constructeur des sous-marins américains Electric Boat a été appelé à l’aide pour sauver la construction par BAE d’une nouvelle génération de sous-marins en fournissant des solutions pour résoudre les problèmes survenus lors de la construction des sous-marins de la classe Astute.
En 2005, un rapport établi par RAND Europe à la demande du ministère britannique de la défense, sur le maintien des capacités industrielles de construction de sous-marins nucléaires, recommandait une collaboration avec les Etats-Unis ou un autre pays construisant des sous-marins.
Easton a déclaré au comité que les efforts de collaboration de BAE ne se sont pas limités aux Etats-Unis. La compagnie a aussi eu des contacts avec le français DCN à propos d’une possible collaboration sur la fourniture de systèmes non-nucléaires, qui ne sont pas concernés par les restrictions britanniques de sécurité.
"Durant les 6 derniers mois, nous avons eu des contacts directs avec DCN, et en particulier en relation avec la chaîne d’approvisionnement," a indiqué Easton.
La fragilité de la chaîne d’approvisionnement des sous-marins a été une source majeure d’inquiétude, les commandes ponctuelles des sous-marins de la classe Astute causant des problèmes importants. L’an dernier, le gouvernement a été forcé de commander à long terme du matériel destiné au 4ème de la série avant qu’il ne soit lui-même commandé.
Jim Morrison, directeur d’une unité de frabrication du fabriquant de turbine à vapeur Alstom, a déclaré devant le comité de Défense que sa société restait dans le secteur des sous-marins nucléaires à cause de son devoir publique plutôt que dans le but de faire de l’argent.
Easton a indiqué que les discutions avec les Français étaient centrées sur la manière de sécuriser la chaîne d’approvisionnement en identifiant les équipements communs, et leurs coûts.
DML, les spécialistes de Devonport de la maintenance des sous-marins nucléaires, ont indiqué au comité qu’eux aussi avaient été en discution avec les Français.
La France doit commander d’ici la fin de l’année le premier des 6 sous-marins nucléaires de la classe Barracuda.
Le président des affaires nucléaires de Rolls-Royce, Steve Ludlam, a averti que, même si des collaborations pouvaient être mises en place avec des constructeurs étrangers de sous-marins, elles seraient limitées par la nouvelle Stratégie Industrielle de Défense britannique.
"La Grande-Bretagne a besoin de maintenir un niveau de compétence, un niveau de savoir-faire suffisant pour nous donner la capacité d’assurer seul le soutien d’un sous-marin nucléaire pendant sa durée de vie," a-t-il indiqué.
Les Britanniques sont en train de construire les sous-marins Astute, une nouvelle classe sous-marins nucléaires d’attaque qui doivent remplacer les sous-marins actuels des classe Trafalgar et Swiftsure.
Les négociations pour construire le 4ème sous-marin de la série continue pendant que le gouvernement et BAE ont du mal à se mettre d’accord sur un prix acceptable par les 2 parties.
Au final, les Britanniques devraient commander jusqu’à 7 sous-marins Astute. Le premier devrait être lancé en juin prochain, 2 autres sont en construction sans que le prix n’ait été fixé, et les négociations continuent pour un maximum de 4 sous-marins supplémentaires.
L’an dernier, le ministère britannique de la défense avait déclaré à BAE que l’augmentation du prix de la construction atteignait un niveau inacceptable. Le directeur général des affaires nucléaires au ministère, Andrew Mathews, a mis BAE au défi de réduire de 45% le cout de construction du 6ème sous-marin.
Source : DefenseNews