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L’achat des sous-marins par la Marine canadienne a été bloqué pendant 3 ans pour des raisons politiques, un retard qui a entraîné plus de rouille et de corrosion sur les 4 sous-marins, a déclaré l’ancien ministre de la défense David Collenette devant la commission d’enquête parlementaire sur les aspects politiques de l’incendie du Chicoutimi.
Le gouvernement Liberal a accepté le principe d’acheter les quatre sous-marins d’occasion à la Royal Navy en 1994, mais le premier ministre de l’époque Jean Chrétien a attendu encore 3 ans avant de signer l’accord de 800 millions de $ canadiens, a témoigné M. Collenette devant la commission de la défense de la Chambre lundi.
Mr. Chrétien craignait la réaction du public sur de gros achats de matériel militaire, alors qu’au même moment le gouvernement coupait les budgets des soins de santé et d’autres programmes sociaux, a-t-il déclaré. "Il y a réfléchi pendant 3 ans."
La commission de la défense enquête sur la vente des sous-marins après l’incendie fatal à bord d’un de ces navires, le HMCS Chicoutimi, il y a deux mois.
Une enquête séparée, menée par un comité militaire, doit déterminer les causes de l’incendie qui a entraîné la mort d’un sous-marinier et des blessures à plusieurs autres.
Mais de précédents témoins devant la commission de la défense avaient rapporté que le Chicoutimi — l’ancien Upholder de la Royal Navy — souffrait de dégâts causés par la négligence et le manque d’entretien depuis qu’il n’était plus en service pendant qu’il était resté amarré, à l’abandon, pendant des années dans un port écossais.
Les sous-marins sont des équipements très sensibles et l’effet de l’eau salée et de l’air humide peut avoir causé des dégâts, a déclaré M. Collenette.
"Ils sont restés là sous un climat qui n’était pas particulièrement hospitalier. Ils n’étaient pas comme ces avions qui attendent dans un désert des Etats-Unis qu’on veuille bien les réactiver, ce qui se fait sans difficulté grâce à l’air très sec du désert."
"Ce n’est pas surprenant" que des problèmes mécaniques soient survenus sur les sous-marins, compte-tenu de la durée pendant lesquels ils n’ont pas été entretenus.
Le témoignage de l’ancien ministre souligne le besoin d’appeler M. Chrétien à témoigner, ont déclaré certains membres de l’opposition à la commission.
M. Collenette, qui a été ministre de la défense entre 1993 et 1996, a dit qu’il avait été persuadé très tôt par des officiels de la défense que la marine avait besoin de remplacer ses 3 vieux sous-marins de classe Obéron. En 1993, "les Obérons étaient un danger pour leurs équipages" à cause de leur âge, a-t-il dit.
Lorsqu’ils étaient dans l’opposition, les Libéraux avaient fait campagne sur un programme qui promettait des coupes dans les dépenses militaires.
Par conséquent, il était politiquement difficile de justifier l’achat d’équipement militaire, la qualité de l’accord proposé par les Britanniques n’avait pas d’importance, a déclaré M. Collenette.
Le gouvernement Chrétien a aussi réduit l’achat d’autres équipements militaires, comme des hélicoptères et des véhicules blindés, pour répartir les achats sur une période plus longue, avec des motivations politiques, a déclaré M. Collenette devant la commission.
La politique, ce n’est pas seulement décider, a déclaré peu après M. Collenette devant les journalistes. La politique, c’est aussi "emmener le public avec vous. Et il y avait un sentiment très répandu que le public ne comprendrait vraiment pas pourquoi nous dépensions tant d’argent pour de l’équipement militaire. . . . Nous avons donc attendu que la situation soit un peu meilleur."
JEFF SALLOT
Source : The Globe and Mail (Canada)