L’Australie pourrait construire de nouveaux sous-marins

  • Dernière mise à jour le 23 février 2006.

Considérés au départ comme des canards boiteux, les sous-marins australiens de la classe Collins sont maintenant généralement considérés comme faisant partie des meilleurs sous-marins conventionnels au monde, indique un rapport venant juste d’être publié.

Le succès de la classe Collins suggère que l’Australie devrait envisager de construire la nouvelle génération de sous-marins, écrit Patrick Walters, l’auteur du rapport.

Le rapport de M. Walter, publié par l’Australian Strategic Policy Institute [1] indique aussi que la perspective de doter la nouvelle génération de réacteurs nucléaires ne devrait pas être écartée du revers de la main.

M. Walters, ancien conseiller de Kim Beazley et maintenant journaliste spécialiste des questions de sécurité nationale au journal The Australian, écrit que les sous-marins de la classe Collins "sont maintenant généralement considérés comme faisant partie des meilleurs sous-marins conventionnels au monde".

"Le projet Collins a aussi été un électrochoc important pour l’industrie de défense australienne. Ce n’est que maintenant, après la fin du projet, que les résultats peuvent commencer à être évalués," indique-t-il.

"La question clé est de savoir si, maintenant que l’Australie dispose de sous-marins de conception locale et des compétences nécessaires pour le construire, nous devrions prévoir de consrtuire la prochaine génération de sous-marins," écrit-il.

Le gouvernement doit aussi décider au début de la prochaine décennie s’il choisit cette voie : la conception doit commencer vers 2014-15 pour une livraison des nouveaux sous-marins dans une vingtaine d’années.

"Il y a peu de chance de trouver un sous-marin sur étagère, de construction étrangère, répondant aux besoins de l’Australie, il est raisonnable d’obtenir un feu vert aussitôt que possible," indique-t-il.

M. Walters ajoute que certains experts préconisaient la propulsion nucléaire pour la nouvelle génération de sous-marins bien que cela soit très improbable puisque l’Australie ne dispose d’industrie maîtrisant une telle capacité.

"Cependant, avec la résurgence récente de l’intérêt pour l’énergie nucléaire entraînée par les inquiétudes sur le réchauffement climatique et l’éventualité que l’Australie développe une industrie nucléaire à grande échelle pour le marché international, la possibilité ne devrait pas être balayée d’un revers de la main".

M. Walters écrit qu’aucun autre projet majeur de défense n’avait entraîné autant de rivalités stratégiques, bureaucratiques et commerciales, de problèmes techniques, d’incompréhensions culturelles, d’interférences politiques et d’accomplissement véritablement national.

La planification des sous-marins Collins, qui devaient remplacer les 6 sous-marins de construction britannique de la classe Obéron, a commencé en 1978 avec la signature en 1987 d’un contrat avec l’Australian Submarine Corporation et le premier lancement en 1993.

De nombreux problèmes sont alors apparus - alimentant un débat permanent sur la justification d’une Australie construisant son propre matériel de défense plutôt qu’acheter à l’étranger du matériel à l’efficacité prouvée.

Le problème majeur, le système de combat, sera corrigé puisque les sous-marins Collins subissent progressivement une refonte et sont alors équipés du système avancé actuellement installé à bord des sous-marins américains des classes Virginia et Seawolf.

M. Walters écrit que les sous-marins Collins sont maintenant "l’un des équipements militaires les plus vitaux pour l’Australie".

Notes :

[1Institut Australien de Politique Stratégique

Source : The Age (Australie)