Les problèmes techniques que la marine brésilienne devra affronter avec le Scorpène

  • Dernière mise à jour le 1er septembre 2009.

L’analyse qui suit est le résultat des informations obtenues auprès de la force sous-marine du Chili, de publications spécialisées et de conversations avec des officiers sous-mariniers de la marine brésilienne qui ont embarqué et navigué sur des sous-marins Scorpène.

Avertissement de la rédaction : cet article semble constituer une attaque en règle des Scorpène. Les points négatifs qu’il cite ne sont nullement confirmés (voir remarques en fin d’article).

 Difficultés de maintenance

 Les sous-marins français ont une maintenance plus couteuse et plus complexe que les sous-marins allemands ; les officiers chiliens ont indiqué que tous les systèmes ont des pressions et des capacités nominales plus élevées que ceux des sous-marins allemands, ce qui rend la maintenance plus difficile. Par exemple, les disjoncteurs de la propulsion des sous-marins allemands ont une puissance de 2 ou 3 kVA, alors que ceux du Scorpène sont de 10 kVA, ce qui pourrait conduire à une maintenance plus difficile et plus couteuse.
 Les officiers les plus anciens comparent les difficultés de maintenance avec les anciens sous-marins anglais de la classe Obéron, que les marines chilienne et brésilienne ont utilisés.
 La marine du Chili a de grandes difficultés pour obtenir le délai et le prix du matériel supplémentaire fourni par les industriels français.
 Les périscopes optroniques des 2 Scorpène ont été inutilisables et la division de SAGEM qui en est responsable n’a pas porté une attention suffisante à ce problème selon la marine chilienne.
 Tous les systèmes sont équipés de nombreux senseurs, augmentant le cout de la maintenance du sous-marin.
 La qualité du matériau de construction est en général bien inférieure à celle des Allemands (cette observation fait l’unanimité parmi les chiliens).
 Pour avoir accès à certains équipements en libre circulation (?), il est nécessaire de retirer certaines parties du pont, ce qui la maintenance plus difficile et plus longue.
 Les Scorpène chiliens ont en moyenne 150 senseurs en avarie chacun (systèmes de batterie, moteurs, hydraulique...).
 Les MAGE et le radar ont un haut indice de défaillance.
 Une avarie survenue sur les 2 sous-marins, sur la vanne de coupole (l’équivalent du flap interne des sous-marins U-209) a provoqué l’indisponibilité des 2 sous-marins pendant plus de 30 jours, en raison d’équipements qui ont dû être démontés pour avoir accès à la vanne.

 Difficultés opérationnelles

 Il n’existe pas de lance-bombettes pyrotechniques, ce qui oblige à utiliser des systèmes externes, plus chers et qui n’ont jamais été utilisés par la marine du Brésil, ce qui augmentera aussi les difficultés d’entretien.
 Les périscopes SAGEM du Scorpène n’ont pas d’estadimetro et le système électronique installé n’a pas la précision et ne permet pas la détermination de la distance périscopique.
 Il est important de souligner que ces périscopes ne sont pas utilisés par la marine française.
 Le sas de sauvetage des Scorpène est difficile d’accès et n’a pas été accepté par les équipages chiliens.
 Le système de compensation de la pesée du sous-marin est lent et ne tient pas compte des nécessités opérationnelles d’une immersion rapide ou d’une situation d’urgence ; il a été observé des durées de plus de 20 minutes pour un retour à l’immersion périscopique, ce qui peut mettre en danger le sous-marin ou le succès d’une attaque.
 Le Scorpène navigue mal en surface, pire que le U-209, parce que le gouvernail vertical reste à 70% hors de l’eau.
 Le sonar SUBTICS a un rendement inférieur au CSU-90 allemand (information des opérateurs sonar chiliens).
 Les couchettes du Scorpène limitent le confort de l’équipage. Par exemple, elles sont placées dans le sens babord/tribord, c’est à dire que lorsque le sous-marin donne de la pointe, l’équipage se réveille ou tombe !!! Elles sont plus petites de 10 cm en largeur et en longueur (ce doit être parce que les Français sont plus petits que les Allemands). Il n’y en a pas assez pour tout l’équipage, dans le cas où le sous-marin embarque son allocation complète de torpilles.
 Les compartiments d’habitation sont moins nombreux que sur le U-214, les douches sont difficiles à utiliser par un marin de plus d’1,70 m et le carré est très petit pour un effectif de 5 officiers.
 L’architecture dépassé du SUBTICS oblige à utiliser un grand nombre d’opérateurs sonar (7) ce qui limite le nombre de mécaniciens du sous-marin (information confirmée par les adjoints des sous-marins).

L'analyse de la rédaction :

 DCNS, contactée par nos soins, s’est refusé à faire tout commentaire avant la signature du contrat avec la marine du Brésil.
 De nombreux "défauts" indiqués dans cet article sont à double tranchant : ainsi, le nombre élevé des senseurs du Scorpène, s’il rend la maintenance plus couteuse, signifie aussi que le système est plus performant, ou que la surveillance de l’équipement par l’équipage est facilitée.
 Il est probable que cette liste, dont aucun des points n’a été confirmé par les marines brésilienne ou chilienne de manière officielle, ait été, d’une manière ou d’une autre, téléguidée par un concurrent de DCNS. Elle est donc à prendre avec beaucoup de précaution et de distance.

Source : Poder Naval (Brésil)