Un nouveau dirigeant pour le projet de sous-marin nucléaire Indien

  • Dernière mise à jour le 19 mai 2007.

Le très secret programme de sous-marin nucléaire Indien, lancé il y a plusieurs décennies, connu sous le nom de code de "navire àtechnologie avancée" (ATV en anglais : advanced technology vessel), devrait changer de dirigeant dans les prochains mois.

Le vice-amiral A. K. Singh
© Indian Coast-Guards

Le vice-amiral A. K. Singh, qui a pris récemment sa retraite comme commandant de la Flotte Orientale, devrait succéder à l’ancien vice-amiral P.C. Bhasin comme directeur général du projet ATV, ont déclaré des responsables haut placés qui n’ont pas voulu être nommés.

Depuis de nombreuses années, le projet ATV, qui se trouve sous l’autorité directe du premier ministre, est dirigé par des amiraux à la retraite, la Marine Indienne a ainsi plus de latitude pour ne pas reconnaitre avoir connaissance du projet.

Singh, un sous-marinier qui a aussi dirigé le seul commandement commun inter-armes de l’Inde, Andaman et Nicobar, et les Gardes-Côtes, va selon toutes probabilités, superviser la mise en service de l’ATV qui est attendue vers 2011-12 à la suite d’essais à la mer qui devraient commencer 2 ans auparavant, ont indiqué ces sources.

L’amiral à la retraite a aussi commandé l’INS Chakra, l’ancien SNA Soviétique de la classe Charlie-I que la marine avait loué pendant 3 ans à partir de 1991 pour obtenir une expérience opérationnelle avec des sous-marins nucléaires.

Il y a environ 3 ans, l’amiral Bhasin, ancien responsable du matériel, avait succédé au vice-amiral R.N. Ganesh en tant que directeur général du projet ATV. l’amiral Ganesh, comme l’amiral Singh, avait aussi commandé l’INS Chakra.

Plus récemment, cependant, de hauts responsables, y compris des officiers, avaient tacitement reconnu l’existence de l’ATV.

Périodiquement, des responsables avaient fait des références obliques au programme secret qui a été entrepris depuis 1976 (2 ans après que le pays ait effectué son premier essai nucléaire souterrain) à Visakhapatnam sous la supervision commune de la Defence Research and Development Organisation (DRDO) et du Department of Atomic Energy (DAE).

Les scientifiques Indiens prétendent avoir réussi à développer le réacteur de l’ATV.

Des sources officielles indiquent que le réacteur de 100 MW, développé en commun par le DAE, DRDO et la marine, qui est devenu "critique" pour la première fois en octobre 2004 à Kalpakkam près de Chennai, était maintenant ’complètement opérationnel’.

Une version miniaturisé est en construction à Visakhapatnam pour être intégré dans l’ATV.

En juillet 2006, l’ancien ministre de la défense Pranab Mukherjee a inspecté le projet de réacteur de l’ATV pendant qu’il participait aux célébrations du 20è anniversaire du Fast Breeder Test Reactor à Kalpakkam.

Plus tôt, en octobre 2004, le premier ministre Manmohan Singh avait visité les installations de l’ATV lorsqu’il a lancé la construction du Prototype Fast Breeder Reactor.

Le centre d’essai du prototype à Kalpakkam sera utilisé pour tester les turbines et les hélices du sous-marin pendant qu’une installation similaire à Visakhapatnam effectuera des essais sur ses turbines principales et le réducteur, ont indiqué des sources de la défense.

Des responsables familiers avec le projet ATV ont indiqué que l’uranium hautement enrichi destiné à alimenter le réacteur avait été fourni par le Rare Materials Project (RMP), à Ratnahalli près de Mysore dans le sud.

Le retard de 4 à 5 ans dans l’atteinte de la criticité du réacteur a été causé par le temps supplémentaire pris par le RMP pour produire une quantité suffisante d’uranium, prétendent-ils.

Même si les principaux composants du réacteur comme le générateur de vapeur et le mécanisme des croix de contrôle, ont été fabriqués dans le pays, des sources navales de haut niveau indiquent que Moscou aurait aidé les scientifiques Indiens à résoudre certaines difficultés techniques.

Cette ’assistance’ n’aurait pas seulement concernée la conception du réacteur de l’ATV mais les Russes auraient aussi fourni des ’indications’ sur son intégration dans la coque du SNA. Les responsables des 2 côtés démentent toute collaboration de ce type.

Basé sur le SNA Soviétique de la classe Skat projet 670A (classification OTAN : Charlie I), l’ATV, long de 124 m et déplaçant 4.000 tonnes devrait être lancé d’ici l’an prochain et être prêt pour des essais à la mer vers 2009-10, avec plus d’une décennie de retard sur le calendrier. L’admission au service actif suivra ensuite.

La participation à partir de 2001 de la compagnie privée Larsen & Toubro (L&T) de Bombai a aidé à relancer le projet de l’ATV qui était bloqué.

L&T a reçu le contrat de construction de la coque du SNA (nom de code P 4102) à son chantier naval de Hazira dans le Gujarat. Des sections de coque ont déjà été transportées par mer sur une barge vers Visakhapatnam redonnant de l’élan au programme presque moribond.

Dans un développement associé, la marine prévoit aussi de louer — et éventuellement d’acheter — 2 SNA Akula projet 971 pour une période non-précisée pour environ 700 millions de $ chacun avec l’option d’acheter un 3è navire du même type.

Cela a été décidé pour pousser la dissuasion Indienne basée sur une triade d’armes lancées depuis des avions, des lanceurs mobiles basés à terre et des plateformes maritimes.

Et, bien que Delhi et Moscou démentent l’accord de location, de récentes informations de Moscou, citant des officiers de haut niveau de la Marine Russe, indiquent que le SNA Nerpa, qui est préparé pour des essais à la mer, est l’un des 2 sous-marins nucléaires qui seront loués à l’Inde.

Sa construction avait d’abord commencé en 1986 puis a été abandonnée par manque de financement. Le Nerpa devrait rejoindre la Flotte du Pacifique l’an prochain. Des sources officielles indiquent qu’un équipage de la Marine Indienne est présent en Russie pour se ’familiariser’ avec le SNA avant son arrivée en Inde attendue au cours de l’an prochain.

Source : Indian Muslims (Etats-Unis)