Le gouvernement danois donne des précisions sur les problèmes rencontrés par la frégate Iver Huitfeldt

  • Dernière mise à jour le 10 mai 2024.

Un rapport du gouvernement danois donne de nouvelles informations sur l’état de la frégate Iver Huitfeldt lors de son départ en janvier vers la mer Rouge. Il mentionne des inquiétudes concernant des membres d’équipage sans expérience et des équipements pas complètement testés.

Le 26 mars, le gouvernement danois a annoncé le retour de la frégate Iver Huitfeldt après la fin de sa mission en mer Rouge dans le cadre de l’opération américaine “Prosperity Guardian”, au cours de laquelle elle avant abattu 4 drones.

Quelques jours plus tard, la presse danoise rapportait que le bâtiment avait rencontré des problèmes avec ses systèmes d’armes, qui l’avaient empêché, pendant environ une demi-heure, de lancer des missiles contre les menaces aériennes.

« L’équipage de l’Iver Huitfeldt a connu le 9 mars au cours de l’engagement de drones, des difficultés avec le système de missiles de la frégate ainsi qu’un taux élevé d’échecs des munitions du canon de 76mm, » indique une version non classifiée du rapport de mission.

 Une erreur logicielle non répertoriée

Le document de 13 pages indique que les problème ont commencé avec le système de lancement du missile Evolved SeaSparrow, où une erreur logicielle non répertoriée est apparue après le lancement du premier mission, ce qui aussi affecté le 2è lanceur de Evolved SeaSparrow : la frégate n’a pas pu lancer de missiles pendant 30 minutes.

A la suite de ceci, il apparait que l’équipage aurait déclenché « par inadvertance » une erreur supplémentaire dans le système de commandement et de contrôle du bâtiment, affectant encore davantage l’engagement de la menace. Durant cette incapacité, la frégate a été placée sous la protection de la couverture radar d’un bâtiment américain, puis finalement déplacée vers une zone moins menacée dans le nord de la mer Rouge

« Après le retour au Danemark de l’Iver Huitfeldt, tout le système de missiles a été débarqué, et une analyse est en cours avec le concours du fournisseur, » indique le rapport.

Contrairement aux premiers articles parus dans la presse danoise, aucun défaillance n’a été constatée dans le radar multifonctions APAR fabriqué par Thales Netherlands.

 Des obus explosant prématurément

L’équipage a indiqué que des munitions ont explosé près du bâtiment ou n’ont pas atteint la cible. Le commandant de la frégate a estimé que près de la moitié des munitions utilisées lors de l’engagement du 9 mars ont explosé prématurément.

Ces obus ont été fabriqués entre 1989 et 1992. Selon les enquêteurs, aucun problème de ce type n’avait auparavant été rencontrés lors d’essais de ces munitions.

Alors que l’état-major danois maintient ne pas avoir reçu de rapports avant le départ de la frégate, quelques détails fournis par le rapport semblent le contredire.

Il indique que, alors que la frégate participait en décembre 2023 à un exercice avec la flotte britannique, l’équipage a rencontré en au moins 2 occasions de problèmes de transmission de données entre le système de commandement d’un côté et le radar et le système de lancement de l’autre.

De plus, au lendemain de son départ du Danemark, le commandant a indiqué que la situation du personnel restait « fragile à cause du manque d’expérience de nouveaux membres d’équipage » et que « quelques inquiétudes demeuraient concernant l’état des équipements, mais qu’elles semblaient gérables. »

Ces inquiétudes concernaient l’installation d’un des canons et du système anti-drone, qui devait être terminée et testée.

Dans une des conclusions, le rapport indique que, avant le 9 mars, l’organisation logistique du ministère de la défense était informée d’une « faiblesse logicielle » dans l’interface entre le radar et le système de contrôle de tir. « Cela peut entraîner le verrouillage du système en cas de détection de certaines actions opérateur. »

Source : Defense News (Etats-Unis)