Paris et Milan lancent le programme des frégates FREMM

  • Dernière mise à jour le 26 octobre 2004.

La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, et son homologue italien Antonio Martino ont signé lundi un protocole d’accord définissant les caractéristiques techniques des frégates franco-italiennes àvocation multimissions (Fremm).

Le contrat de développement et d’industrialisation des frégates sera notifié aux industriels au cours du premier trimestre 2005.

En ce qui concerne la France, un financement dit "innovant" sera mis en place qui repose en fait sur un système d’emprunt bancaire dont les modalités précises restent à définir.

Ce système permettra pour l’essentiel à respecter la loi de programmation militaire 2003-2008 tout en repoussant une partie importante du financement frégates à la prochaine loi de programmation.

"Le programme Fremm remonte à une initiative de juillet 2002. Il y a eu de nombreux aléas mais aussi une volonté politique, constante et ferme, de faire aboutir ces programmes", a souligné Michèle Alliot-Marie lors de l’inauguration du salon Euronaval, qui se déroulera jusqu’au 29 octobre au Bourget, près de Paris.

Le premier lot porte sur huit frégates pour la France, pour un montant moyen de 280 millions d’euros hors taxe par bâtiment, et quatre à un prix unitaire de 350 millions pour l’Italie, lit-on dans la déclaration conjointe diffusée par le ministère de la Défense français.

La France et l’Italie ont identifié un besoin total de 27 frégates (17 pour la France et 10 pour l’Italie) Fremm.

Les premiers bâtiments de série seront livrés en 2010 dans chaque pays, les dernières unités devant être reçues par les marines en 2017 en Italie et en 2018 en France, selon les termes de l’accord conclu lundi.

La maîtrise d’oeuvre de ce programme, doté de perspectives à l’exportation, notamment en Grèce mais aussi dans d’autres pays européens ainsi qu’en Asie, a été confiée du côté français à Armaris, une filiale de la DCN et du groupe d’électronique de défense français Thales, et, côté italien, à Horizonte, un consortium réunissant les chantiers Fincantieri et Finmeccanica.

Ces frégates de 5.500 tonnes et d’une longueur de 128 mètres seront propulsées par turbine à gaz. Elles doivent remplacer dans la marine française l’ensemble des frégates et avisos chargés de la lutte anti sous-marine et de la surveillance de la navigation.

Environ 80% des équipements des frégates et 70% des systèmes de combats seront communs aux frégates françaises et italiennes, les principales différences résidant dans le système de radars et dans les aménagements liés à un équipage plus important sur la version italienne.

Deux versions (anti-sous-marine et action vers la terre/ "general purpose") seront développées permettant d’assurer les missions de combat aéromaritime, de projection de force, de frappe dans la profondeur par la mise en oeuvre de missiles de croisière navals pour les versions françaises.

Source : Marine Nationale