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Le HMCS Corner Brook est préparé Ã Halifax pour une prochaine mission dans les eaux de l’Arctique.
Un sous-marin basé Ã Halifax pourrait se rendre cet été dans l’Arctique sans le matériel dont un expert dit qu’il est vital pour détecter les icebergs.
Des documents obtenus dans le cadre de la loi sur l’accès à l’information montrent que le HMCS Corner Brook fait face à plusieurs problèmes concernant le voyage prévu, dont l’absence de sonar permettant de détecter les glaces, qui n’est pas installé sur les 4 sous-marins Canadiens de la classe Victoria.
"Ce n’est certainement pas quelque chose qui va nous empêcher d’être déployé ou d’aller là-bas et d’y travailler," a déclaré lors d’un entretien le Cmdr. Randy Truscott, l’officier responsable des opérations sous-marines sur la côte Est.
Mais ne pas avoir le sonar multi-faisceaux pourrait limiter cet été la progression vers le nord du Corner Brook, a indiqué le Cmdr. Truscott, qui continue à demander de l’argent pour acheter ce matériel.
"Avoir ce sonar . . . tombe dans la catégorie des choses souhaitables, donc je n’arrête pas de pousser les gens d’Ottawa, " a-t-il déclaré. "Mon travail n’est pas de leur faciliter la vie."
Le Corner Brook devrait avoir le matériel s’il doit aller dans l’Artique, a déclaré Peter Kavanagh, un ancien commandant de sous-marin qui a navigué parmi les icebergs.
"C’est terriblement dangereux sans le matériel de détection approprié," a indiqué M. Kavanagh, qui a terminé sa carrière dans la marine Canadienne en 2002 comme responsable de la formation en mer des sous-mariniers.
Les sonars normaux ne peuvent détecter de façon fiable les icebergs, a-t-il indiqué.
"Les icebergs ne font pas du tout de bruit. Donc si vous allez dans une zone où il y a plein de morceaux de glace et d’icebergs et que vous êtes en plongée ... vous avez besoin de quelque chose pour vous protéger lorsque vous venez à l’immersion périscopique," a indiqué M. Kavanagh.
"Et sans un sonar de détection de glace, vous ne savez tout simplement pas. Vous pourriez vous diriger droit sur un iceberg."
Le sonar du Corner Brook est conçu pour détecter des objets métalliques de fabrication humaine, a-t-il déclaré. "Aller dans un tel environnement sans les bons outils pour se protéger serait très troublant pour moi," a ajouté M. Kavanagh.
Mais le Cmdr. Truscott a déclaré que le système sonar dont est maintenant équipé le Corner Brook peut détecter les icebergs.
"Lorsque vous versez un verre de soda et que vous le tenez près de votre oreille, vous entendez le même bruit que font les icebergs".
Les techniciens peuvent aussi analyser la direction suivie par les icebergs pour éviter les morceaux de glace plus petits qu’ils laissent dans leur sillage, a indiqué le Cmdr. Truscott.
La Marine Canadienne a envoyé une équipe de sous-mariniers à la Memorial University à St-Jean de Terre-Neuve pour prendre un course de navigation dans les glaces. Le sous-marin recevra aussi des images satellite et radar pour aider l’équipage à éviter la glace.
Pour réduire le danger posé par la glace, le sous-marin peut faire surface plus lentement que la normale, a indiqué le Cmdr. Truscott.
L’équipage peut aussi utiliser le périscope pour détecter les icebergs, a-t-il expliqué.
"Si cela ne marchait pas, eh bien, vous faites surface et, de nuit, vous utilisez des lunettes de vision nocturne, et si c’est de jour, vous pouvez les voir et les éviter."
Des documents largement censurés semblent indiquer que le changement de matériel pourrait couter environ 150.000 $ canadiens. Le Cmdr. Truscott ne pouvait confirmer ce chiffre.
Un autre ancien commandant de sous-marin, toujours en service, a averti dans une note des problèmes qui pourraient apparaitre si la Marine Canadienne essaye d’installer le sonar à la dernière minute.
"J’ai personnellement constaté la débacle que nous avons nous-même provoqué la dernière fois que nous avons essayé d’installer ‘rapidement’ cette capacité avec une solution ‘sur étagère’," écrit le Capt. Bill Woodburn dans un email envoyé à plusieurs officiers supérieurs.
Il fait référence à la fin des années 80, lorsque la marine a essayé d’installer un sonar similaire sur l’un de ses anciens sous-marins de la classe Oberon, le HMCS Okanagan, pour un voyage en Arctique. Le sous-traitant a fixé le transducteur, qui envoit et reçoit le signal sonar, au sous-marin en utilisant des boulons qui n’étaient pas certifiés pour l’eau de mer, a indiqué le Cmdr. Truscott. "Donc pendant que l’Okanagan se dirigeait vers le nord et effectuait sa mission, quelques jours plus tard, ce sacré truc s’est corrodé et tout ce qu’ils entendaient était un bruit sourd. Cela a été la fin du transducteur," a-t-il indiqué.
Les strictes règles environnementales en vigueur dans le Grand Nord posent aussi des problèmes au Corner Brook. Le Cmdr. Truscott espère dépenser 80.000 $ pour un séparateur eau - huile, afin qu’il puisse évacuer l’eau des cales tout en retenant l’huile.
"Nous pouvons vivre avec les cales dans l’état où elles sont pendant une période assez longue, cela devient juste assez ‘funky’," a-t-il indiqué.
Dans les eaux froides de l’Arctique, une cale pleine veut aussi dire beaucoup de condensation dans le sous-marin, ce qui peut endommager le matériel électronique.
"Si vos cales sont pleines, elles provoquent de la condensation, ce qui les rempli encore plus, vous finissez avec un cercle vicieux," a déclaré le Cmdr. Truscott, notant que le sous-marin pourrait simplement se diriger vers le sud si la situation devient trop mauvaise.
Source : The Chronicle Herald