Incident devant Gibraltar à l’arrivée d’un sous-marin américain

  • Dernière mise à jour le 8 mai 2016.

Le commandant d’un sous-marin nucléaire américain, arrivant à Gibraltar, a menacé de percuter une embarcation des douanes espagnoles qui se trouvait sur sa route, à moins que le navire de la Royal Navy qui l’escortait ne prenne des mesures.

Le 16 avril dernier, un patrouilleur de la Royal Navy a tiré des fusées de détresse sur l’avant d’un navire espagnol au cours d’un incident juste en dehors des eaux de Gibraltar.

Cette action sans précédent de la part de la Royal Navy a été ordonnée par le commandant pragmatique de l’USS Florida, le captain Nathan Martin, qui a averti la Royal Navy d’avoir à régler la situation ou qu’il interviendrait.

A 2 occasions le même jour, des navires espagnols ont provoqué des incidents. Le 2è s’est produit dans les eaux de Gibraltar, impliquant un bateau de la Garde Civile.

Le sous-marin américain effectuait une escale de routine dans la base sous-marine de Gibraltar. Il avait déjà fait surface mais se trouvait encore dans les eaux internationales lorsqu’il a été intercepté par un navire des douanes espagnoles.

A la suite de l’attaque lancée en 2000 par Al Qaeda sur le destroyer USS Cole, l’US Navy a mis en place des protocoles de sécurité très stricts. Ils exigent en particulier que le commandant d’un navire de guerre américain prenne toutes les mesures pour empêcher des navires indésirables de s’approcher trop près.

Bien que le sous-marin ait été escorté par le patrouilleur HMS Sabre, le navire espagnol a croisé à plusieurs reprises la route du sous-marin.

Une source haut-placée au sein de la Royal Navy, ayant eu accès au rapport rédigé sur cet incident et envoyé au Premier Lord de la Mer et aux commandants opérationnels, a indiqué que la situation avait été difficile et tendue.

La source explique : « Le commandant américain s’inquiétait beaucoup pour son sous-marin, et notre officier craignait de déclencher un incident international. Toute décision erronée aurait pu, dans une situation comme celle-ci, mettre fin à sa carrière et entraîner une confrontation. »

« Les États-Unis ont des protocoles très stricts lorsque des navires s’approchent de leurs sous-marins nucléaires. De façon très pragmatique, le commandant américain a expliqué qu’il voulait que la situation soit réglée ou qu’il résoudrait l’incident. Et tout ce qu’il pouvait faire était de percuter le bateau espagnol. »

« C’était une situation très tendue. Les Espagnols ne répondaient pas à nos appels sur le chenal d’urgence pour qu’ils s’écartent et le commandant américain n’était pas disposé à attendre plus longtemps. »

« Il a expliqué clairement qu’il voulait que nos marins agissent, ou qu’il réglerait lui-même le problème. Même s’il est resté poli, il a été très direct en indiquant qu’il ne voulait pas que le navire espagnol continue de harceler son sous-marin. »

« Si notre patrouilleur n’avait pas lancé de fusées, le rapport indique clairement que le sous-marin aurait percuté le navire espagnol. »

Plus tard, un autre navire espagnol, appartenant à la Garde Civile, a aussi harcelé le sous-marin, cette fois dans les eaux britanniques. Aucune fusée n’a été tirée lors de ce 2è incident.

L’amiral Lord West, ancien Premier Lord de la Mer, a déclaré : « Les sous-marins nucléaires sont très peu manœuvrants lorsqu’ils sont en surface. Il est tout à fait stupide pour le navire espagnol de s’approcher aussi près. Les Espagnols sont clairement contrariés que les Américains fassent escale à Gibraltar. Mais ce n’est pas une façon de se comporter pour un pays ami, membre de l’Union Européenne et de l’OTAN. »

Source : Daily Express (Grande-Bretagne)