Les victimes du Minneapolis-St. Paul “prises au piège de leur harnais de sécuritéâ€

  • Dernière mise à jour le 7 janvier 2007.

Holtz, 30 ans, technicien sonar, et Higgins, 45 ans, ont été balayés du pont de leur sous-marin par des vagues alors qu’il quittait les eaux abritées du Plymouth Sound et pénétrait dans une mer agitée par le vent.

Certaines sources ont indiqué que les 2 hommes seraient morts parce que le harnais de sécurité qui les reliait au sous-marin les a empêchés de s’éloigner en nageant, là où les sauveteurs auraient pû les récupérer.

Il semble qu’ils aient été projetés contre la coque du sous-marin, sans pouvoir se hisser sur le pont glissant et agité par le roulis. Les bateaux de sauvetage n’ont pas réussi à s’approcher suffisament rapidement du sous-marin.

Deux autres marins sont aussi tombés à l’eau mais ils ont réussi à se dégager, l’un parce qu’il ne portait pas de harnais de sécurité, l’autre parce qu’il avait une ligne de vie plus longue qui lui a permis de s’éloigner du sous-marin. La source, qui a parlé avec les 2 survivants, a déclaré : "C’est ironique mais leur harnais de sécurité pourrait leur avoir coûté la vie."

Des enquêteurs britanniques, dont la police du Devon et Cornouailles, ont tenté d’établir pourquoi ces 4 marins se trouvaient toujours sur le pont alors que le sous-marin atteignait des eaux agitées. Généralement, ils finissent de préparer le sous-marin pour la plongée dans les eaux plus calmes du sound.

Un dossier examinant si quelqu’un devrait faire face à des accusations de coups et blessures ayant entrainé la mort par négligence a été transmis par le service de poursuite de la Couronne aux autorités américaines.

Cependant, l’enquête britannique a été handicapée parce que le sous-marin ne s’est pas arrêté après l’accident. La police n’a pas pû interroger l’équipage à l’exception des survivants qui ont été soignés à l’hôpital.

Après des mois de patrouilles dans l’Atlantique, les marins de l’USS Minneapolis-St Paul ont pu profiter d’un Noël à Plymouth.

Peu avant midi le 29 décembre, le SNA, qui a participé aux combats de la 1ère guerre du Golfe, a quitté Devonport, la plus grande base navale en europe Occidentale.

Escorté par un bateau gonflable de la police du minstère de la défense et une pilotine, le sous-marin a longé la côte dans le Plymouth Sound. Les marins ont préparé le pont pour la plongée. Tout semblait se passer normalement jusqu’à ce que le sous-marin contourne le brise-lames d’1,5 km qui protége l’entrée. Le sous-marin a atteint la mer vers 12:45. La visibilité était faible avec de la pluie battante et de brouillard. Des vents de plus de 50 noeuds et une forte houle faisait rouler violemment le sous-marin.

Le Lieutenant Commander Charles Hattersley, qui a été par le passé sous-marinier dans la Royal Navy et désormais est avocat spécialisé dans la loi maritime, a indiqué : "Un sous-marin est conçu pour naviguer en plongée. Quand il est en surface, c’est un véritable bouchon. La place la plus dangereuse sur un sous-marin est sur le pont. C’est un peu comme essayer de garder l’équilibre sur une baleine."

Mais des marins se trouvaient toujours sur le pont étroit essayant de faire débarquer le pilote qui avait guidé le sous-marin dans le sound. Alors que des vagues balayaient le pont, les 4 hommes sont tombés à la mer.

L’appel d’urgence est arrivé chez les Gardes-Côtes à 12:47. Un hélicoptère de la RAF a décollé en urgence et un canot de sauvetage et un remorqueur se sont précipités sur les lieux.

Les 2 qui flottaient sans risque — celui qui n’avait pas de harnais de sécurité pourrait être un "plongeur de sécurité" présent pour aider en cas d’accident — ont été rapidement repêchés par le canot du ministère de la défense mais Holtz et Higgins n’ont pas réussi à s’éloigner du sous-marin de 110 m de long et de son remous mortel.

Ce qui déconcerte toujours les experts des sous-marins et les policiers, c’est pourquoi le pilote était débarqué si tard dans des conditions météo si défavorables. Un sauveteur a déclaré : "Nous étions stupéfiés qu’ils soient toujours dehors dans de telles conditions."

Le Sergent Détective Richard Bailey, de la police du Devon Cornouailles, a indiqué : "La question pour nous est de savoir pourquoi ils étaient toujours sur le pont par une mer aussi agitée." Les survivants, qui ont été soignés sur une base de la RAF en Cornouailles, étaient eux aussi incapables de le dire.

Source : Gardian Unlimited