Forces stratégiques navales : le missile Boulava dans le collimateur de deux commissions

  • Dernière mise à jour le 27 décembre 2006.

Le projet de missile balistique naval Boulava a essuyé un nouvel échec. Le troisième tir d’essai depuis le sous-marin nucléaire Dmitri Donskoï en mer Blanche s’est soldé par un échec, le missile n’ayant pas atteint le Kamtchatka.

Les militaires n’ont pas fait de commentaire. Mais on comprend d’ores et déjà que l’un des programmes les plus compliqués et les plus onéreux de modernisation de la composante navale des forces stratégiques nucléaires de dissuasion est menacé de faillite. Le Boulava est appelé à équiper les sous-marins nucléaires stratégiques modernes (projet 995 Boreï) dont le premier, baptisé Iouri Dolgorouki, quittera les chantiers navals de Severodvinsk en 2007.

Au total, il y aura au moins cinq sous-marins de cette classe dont chacun portera 12 missiles à dix têtes nucléaires à trajectoire indépendante au minium. Ces sous-marins doivent être intégrés dans la marine de guerre en 2010 au plus tard. C’est la date limite au-delà de laquelle tout au plus 10 des 27 sous-marins stratégiques actuellement opérationnels seront exploitables, et le nouveau submersible du projet 955 sera le principal élément naval de la triade nucléaire russe.

Depuis le lancement du projet Boulava en 1998, seul le tir d’une maquette grandeur nature depuis un silo a réussi. Les quatre tirs d’essai suivants ont échoué.

Et pourtant, le directeur de l’Agence spatiale russe, Anatoli Perminov, estime qu’il ne s’est rien produit de grave parce que les caractéristiques du missile s’améliorent avec chaque lancement. Pour qu’un missile puisse être réceptionné par les forces armées, il faut, a-t-il dit, remplir un programme d’essais comprenant douze à quatorze tirs. Cela signifie qu’au rythme actuel des tirs de Boulava (deux à trois par an), cela demandera encore trois ans environ.

Hier, une commission intersectorielle a entrepris d’analyser les causes de l’échec. Elle devra présenter son compte rendu vers février prochain, mais il s’agira d’un rapport secret. Le même jour, on a appris que le ministère de la Défense avait formé une autre commission, celle-ci chargée d’établir comment la presse a pu accéder à l’information sur les échecs des tests de Boulava.

Source : Izvestia

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