DCN voit une alliance européenne en naval militaire d’ici 2008

  • Dernière mise à jour le 27 janvier 2005.

Le regroupement de l’industrie navale militaire devrait intervenir en Europe d’ici 2008, a déclaré Jean-Marie Poimbeuf, président des chantiers navals publics français DCN.

La France et l’Allemagne ont manifesté à plusieurs reprises leur intention de regrouper leurs activités sur le modèle d’EADS dans l’aéronautique, Berlin exigeant toutefois que l’Etat français renonce préalablement à son contrôle sur DCN.

En Allemagne, les chantiers navals sont en cours de regroupement sous la bannière de ThyssenKrupp-HdW alors qu’en France les discussions s’éternisent entre DCN et le groupe Thales pour une alliance dans le naval.

Ces deux opérations sont jugées indispensables avant de procéder à un regroupement européen, qui pourrait également inclure les chantiers espagnols Izar.

"Cela prendra au moins deux à trois ans", a déclaré à Reuters Jean-Marie Poimboeuf, en marge d’une visite à Singapour pour la livraison de la première des six frégates furtives commandées par la cité-Etat.

Le chancelier Gerhard Schröder s’est déclaré mercredi favorable à une alliance dans les chantiers navals européens à condition que toutes les conditions requises soient réunies.

COOPERATION FRANCO-BRITANNIQUE SUR LES PORTE-AVIONS

Le ministre allemand de l’Economie Wolfgang Clement avait été moins diplomate en écartant la semaine précédente l’éventualité d’une alliance franco-allemande dans les chantiers navals tant que l’Etat français garderait une participation dans le secteur.

Jean-Marie Poimbeuf a par ailleurs réaffirmé que la France et le Royaume-Uni devraient coopérer pour construire leurs porte-avions respectifs. La France a confié à DCN et Thales la maîtrise conjointe de son futur porte-avion à propulsion classique qui entrera en service à l’horizon 2014. Thales est également associé à BAE Systems pour la conception des deux porte-avions anglais.

Des deux côtés de la Manche, les industriels doivent remettre d’ici le milieu de l’année un rapport à leurs gouvernements respectifs identifiant les domaines potentiels de coopération entre les deux projets.

"Des coopérations dans le système de propulsion et dans les systèmes pourraient permettre d’économiser beaucoup d’argent", a souligné Jean-Marie Poimbeuf, mentionnant également les systèmes de communications parmi les possibles domaines de coopération.

"On peut également imaginer que les différentes parties de la coque soient fabriquées en France et au Royaume-Uni", a ajouté le président de DCN.

Dans ce cadre, les chantiers navals de Saint-Nazaire, qui appartiennent au groupe Alstom, pourraient être associés aux deux projets, en raison de leurs compétences reconnues dans les coques de très grandes dimensions.

par Jan Dahinten

Source : Libération