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"Vous avez une mission +vigie-mer+ de 13H00 Ã 17H00" : Jean-Marc Galvanico, maître principal au PC opérations de la base aéronavale de Lann Bihoué (Morbihan) "briefe" l’équipage du Falcon 50 qui va traquer toute pollution marine dans le golfe de Gascogne.
Une fois par semaine, un des quatre Falcon 50 de la Flotille 24F de la Marine nationale se lance à la recherche de capitaines pressés qui vident les cuves de leurs bateaux dans l’océan au lieu de se rendre dans les ports où l’attente peut être longue et coûteuse.
La 24F, qui a pour insigne un cormoran, peut aussi effectuer ce travail "opportunément", lorsqu’elle accomplit ses autres missions, recherche, sauvetage, surveillance de la pêche, ou encore contrôle des routes maritimes (narco-trafic et terrorisme).
Sur une carte projetée au mur, Jean-Marc Galvanico fournit les indications nécessaires au vol : météo prévoyant averses de neige au dessus de la Manche, zones de vol, environnement "aéronautique et nautique" avec la position des avions et des bateaux, notamment ceux des Douanes et de la Marine et les navires de guerre étrangers comme ce mouilleur de mines suédois avec lequel quelques messages seront échangés.
"On a plus de chance de les +choper+ en descendant qu’en montant" le rail d’Ouessant, la route maritime la plus fréquentée dans le monde, pronostique, à la fin du briefing, le chef de bord, le capitaine de corvette Stéphane Cheze.
Le Falcon décolle de la base de Lann Bihoué, près de Lorient. A bord, calé sur son siège derrière un écran fournissant des indications recueillies par satellite, le capitaine Cheze guide les autres membres de l’équipage, dont deux observateurs armés d’appareils photo et de jumelles.
Preuves
Ils sont chargés de réunir les preuves de l’infraction contre un bateau éventuellement pris en flagrant délit de dégazage.
"Les photos sont des preuves reconnues par la justice et c’est sur leur base que le procureur peut décider de dérouter ou non le bateau fautif", explique Nicolas IEHLE.
Pour reconnaître les traces de pollution, les "observateurs" se fient à leur propre expérience adossée à une formation spécifique reçue au Centre de documentation, recherche et expérimentation des pollutions accidentelles des eaux (Cedre), organisme spécialisé dans les pollutions par hydrocarbure basé à Brest.
Casque sur la tête et les yeux collés au hublot, Nicolas Irehle écoute les instructions et scrute la mer. Le pilote impose à l’avion des mouvements vertigineux. Le Falcon descend jusqu’à 100 mètres au-dessus de l’eau afin d’enregistrer le nom et l’immatriculation d’un navire.
"Regarde celui-là dans l’axe, légèrement à droite. Reviens devant ! Il balance quelque chose. Il y a une trace pas nette côté babord. Il faut que je l’ai", recommande le radariste.
"Non, il n’y a rien. C’est un pétrolier", répond un observateur.
Après quatre heures de survol, un message est envoyé à la base. "Fin de mission. Il n’y a pas d’infraction à signaler".
"Aujourd’hui, c’était difficile à cause du mauvais temps. Quand il y a beaucoup de remous en mer il est difficile de voir la pollution. Les plus grosses +prises+ qu’on a faites, c’est par temps calme", explique le capitaine.
Source : Voila.fr