En mer àbord du PCU Texas

  • Dernière mise à jour le 9 juillet 2021.

Lors de son trajet entre Norfolk et Galveston, le nouveau sous-marin Texas s’est arrêté àCap Canaveral, en Floride, pour montrer ses muscles aux médias. Alors qu’il quittait le quai pour un transit de 3 heures vers la zone de plongée, l’équipage a fait visiter les différents locaux du sous-marins, montrant une bonne connaissance de leur navire, de ses capacités, et de leurs responsabilités.

Construit par Newport News en partenariat avec Electric Boat Company, le PCU[1] Texas est le second des sous-marins d’attaque de la nouvelle classe Virginia. Une série d’innovations techniques sans égales à bord des sous-marins précédents rende le Texas unique. Le sous-marin est alimenté par un réacteur nucléaire d’un nouveau modèle qui n’aura pas besoin de changement de combustible durant les 33 ans de la vie prévue du sous-marin. Un pilote et un co-pilote, qui commandent les barres de plongée et de direction avec des joysticks, remplacent les hommes de barre traditionnels avec leur manche d’avion.

Le "sonar gang" a été intégré dans le poste central, tapissé par plus de 40 écrans d’ordinateur. En écoutant dans le casque d’un opérateur-sonar, on peut entendre clairement le bruit d’un moteur diesel. Si clairement en fait, qu’il semble être juste à l’extérieur de la coque et non pas à plusieurs milles d’ici. "Dans de nombreux cas, nos opérateurs peuvent dire de quel type de diesel il s’agit, combien de cylindres il a, et s’il a besoin d’une révision," raconte le superviseur du sonar avec une pointe d’humour.

Le plus remarquable dans le central opérations, c’est qu’il n’y a pas de périscope. Les tubes polis qui faisaient les beaux jours des films de sous-marins ont été remplacés par des mâts optroniques, installés dans le kiosque, qui ne pénètrent pas dans la coque épaisse du sous-marin. Les caméras montrent une image haute-résolution sur un écran de 30 pouces (76 cm). L’ordre "Hissez le périscope" qui remonte aux temps immémoriaux des premiers submersibles pourrait être remplacé par un "Hissez le mât optronique".

"Après avoir posé mes bras autour des poignées du périscope pendant plus de 20 ans, je vais devoir m’adapter. Ce poste central est plus avancé et permet une communication tactique plus efficace. La seule chose qui manque est le fauteuil du commandant, comme dans Star Trek," remarque le Captain John Litherland.

Toutes ces nouvelles technologies exigent les marins les plus brillants et les plus motivés dont dispose la Navy. "Je dois m’occuper de plus de 300 “clients”," explique Michael "Ping Jockey" Granito, un technicien informatique embarqué à bord du Texas depuis novembre 2002. "Tous les ordinateurs portables du sous-marins, des ordinateurs de bureau, les moniteurs, et tout autour, 11 serveurs non-tactiques. Chaque console sonar a son propre serveur." Il effleure un écran pour montrer comment les serveurs individuels sont connectés à travers le sous-marin. Le niveau de complexité est prodigieux puisque "nous atteignons un taux de connexion de 98%," indique Granito.

Avec du matériel top-niveau et un équipage d’as, le Texas est prêt pour commencer des missions difficiles. La classe Virginia a été conçue pour dépasser la classe Seawolf en furtivité et en combat en haute-mer mais il s’agit d’une forme dépassée de combat. La nouvelle mission dans la guerre contre le terrorisme est de combattre et de récueillir des renseignements dans les "eaux brunes" (les eaux côtières et peu profondes dans des régions hostiles).

Selon le Capt. Litherland, "Les barres de plongée, le gouvernail et la position du kiosque augmentent l’hydrodynamisme". Cela donne aussi au Texas une très grande manoeuvrabilité en eaux resserrées. C’est cette capacité qui intéresse les Forces Spéciales pour leurs déploiements.

Certains aspects de la vie à bord des sous-marins n’ont pas changé. L’espace est toujours étroit, forçant les marins à se serrer lorsqu’ils se croisent dans les coursives. Il y a 4 salles de repos et un seul lave-linge et sèche-linge pour 135 membres d’équipage.

Lorsque le sous-marin atteint la haute-mer, le pont est sécurisé et le sous-marin préparé à plonger. Le klaxon d’“alerte” familier retentit à travers tout le sous-marin. Le pilote dirige le navire de 7.800 tonnes sous les vagues. Bientôt, la mer environnante qui apparaissait sur le moniteur est obscursie par les bulles et la mousse lorsque le mât optronique descend sous l’eau. Le doux mouvement de roulis disparaît, remplacé par une sensation silencieuse et calme. Se trouver à bord d’un sous-marin en plongée ressemble beaucoup à être assis dans un bureau à terre.

Cela va bientôt changer. Après avoir examiné les eaux environnantes avec attention, l’équipage du Texas effectue une série de manoeuvres serrées. Partant de 30 mètres, le pilote pousse son joystick vers l’avant et le nez du sous-marin s’incline de 25 ° pour descendre à 220 mètres. Les guerriers sous-marins du poste central se penchent pour rester droits, tout en continuant à effectuer leur travail sans s’arrêter.

Le haut-parleur situé au plafond annonce le lancement simulé d’une torpille. Dans le poste torpilles, un marin coordonne avec précaution les opérations avec le poste central.

Le Texas, comme les autres sous-marins modernes de l’US Navy, utilisent des torpilles filoguidées. "La torpille sera lancée et acquérira la cible. Lorsque cela sera fait, elle nous le dira et cela nous dira où se trouve le contact," explique le Cdr. Jim Gray. "C’est là que le fil entre en jeu." Le Cdr. Gray n’a aucune difficulté à expliquer les arcanes du système de contrôle des torpilless, pour une bonne raison. Le Cdr. Gray est désigné pour être le prochain commandant du Texas, à partir du 20 septembre prochain.

Sur les 135 membres d’équipages du Texas, 20 sont texans, dont Al Onley, le commandant en second. "Le Texas est un état assez grand, je suis originaire de Greenville. Ma fammile a donc dû faire un long voyage pour venir assister à la mise en service, mais je ne pense pas que quoi que ce soit aurait pu les empêcher de venir."

La famille d’Al Onley aura de la compagnie, beaucoup même. La cérémonie d’admission au service actif du 9 septembre devrait rassembler plus de 10.000 invités et visiteurs à Galveston, dont la marraine Laura Bush, les sénateurs Kay Bailey Hutchison et John Cornyn. Ils assisteront ensemble à un événement historique : l’admission au service actif du plus puissant navire à porter le nom de Texas.


[1] : Pre-Commission Unit : ces lettres sont attribuées aux navires américains avant l’admission au service actif. C’est seulement à ce moment-là qu’on leur donne le qualificatif d’USS (United States Ship).

"Le plus longtemps que je sois resté en plongée, c’est 55 jours." Le premier maître Larry Batten montre une partie du système environnemental. Derrière lui, les rideaux pare-feu sont roulés très serrés. Ils sont utilisés pour empêcher la fumée de passer d’une partie du navire àl’autre, en cas d’incendie.
La salle des torpilles
Pour l’instant, elle ne contient qu’une maquette de missile Tomahawk ; utilisée pour alligner les berceaux avec les tubes.
Séquence de lancement
Le Petty Officer Monk coordonne une séquence de lancement.
Master and Commander
Photo : MC2 R. Hickman
Les tubes lance-torpilles
L’emblême aux longues cornes sur le moteur diesel
La source de bonnes odeurs àbord d’un sous-marin.
Le Capt. Litherland accueille les médias.
"N’e..dez pas le Texas"
Merci àl’équipage et aux officiers du PCU Texas pour le voyage et la visite du bord.
Les 2 pilotes
Alignés avant de manger
Cet homme sourit, cela doit être bon.
La cafétariat de l’équipage
Un court instant de repos
Salle de repos
L’avantage de ne pas avoir encore d’armes àbord.
Distribution
Le patron du pont Mark Brooks (assis) distribue les "Liberty passes".
Le commandant en second
Al Onley est né à, a native of Greenville, Texas
La plaque du Texas
Elle porte les initiales de la marraine, Laura Bush, soudées sur la quille. "Le commandant a voulu qu’elle soit mise dans le carré des officiers."
La cabine du commandant

Source : Subsim.com