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SANTA RITA, Guam (9 jan 2004) — Le sous-marin USS San Francisco (SSN 711) de classe Los Angeles traverse la ligne de la falaise Orote alors qu’il entre dans son port-base de Apra Harbor à Guam. U.S. Navy photo.
Les photographies de l’USS San Francisco revenant à Apra Harbor à Guam lundi montrent que le dôme sonar et certains ballasts avant ont été gravement endommagés quand il a heurté un montagne sous-marine, ont indiqué des sous-mariniers expérimentés.
Normalement, l’avant du sous-marin est assez haute au-dessus des l’eau, mais celui du San Francisco était profondément enfoncé alors que le sous-marin rentrait dans le port de Guam, selon des photos de la Navy. Cela indique qu’il avait embarqué plusieurs tonnes d’eau.
Des sources ont précisé que le dôme sonar était fissuré, ce qui aurait permis à 20 tonnes d’eau d’y pénétrer. Certains ballasts ont aussi été fissurés et inondés, et certaines parties de la coque, près de l’avant, ont été déformées.
Des sous-mariniers à la retraite précisent que le dôme sonar, qui est toujours plein d’eau, a probablement absorbé suffisament de force de l’impact pour empêcher la coque de se rompre, permettant à l’équipage de sauver le sous-marin.
Le réacteur, situé à l’arrière, et le reste de la propulsion n’ont pas été touchés, a annoncé la Navy.
•••Pendant la guerre froide, la Navy s’est concentrée sur la cartographie de l’Atlantique parce que la menace soviétique venait de là. Des sous-mariniers ont indiqué que, jusqu’à récemment, certaines cartes du Pacifique Sud portaient des avertissments basés sur des sondages fait par le capitaine Cook au 18ème siècle, et même les cartes modernes peuvent utiliser des sondages faits tous les 20 milles (36 km) ou plus.
Les sous-mariniers ayant navigué dans cette zone disent qu’elle est connue pour ses montagnes sous-marines abruptes : l’immersion du fond peut varrier de plusieurs centaines de mètres en quelques secondes.
“Nous en connaissons plus sur la face sombre de la Lune que sur le fond des océans,” rapporte le capitaine à la retraite de l’US Navy James Patton, président de Submarine Tactics and Technology à North Stonington.
La zone dans laquelle naviguait le San Francisco , à travers la chaîne des îles Caroline, est l’une des pires, avec des dizaines d’îles dépassant de la surface et encore plus de montagnes sous-marines jamais cartographées.
Des sous-mariniers ont dit que si l’équipe de navigation avait utilisé un sondeur, le San Francisco aurait probablement eu le temps de changer de route. Mais si elle pensait avoir suffisament d’eau sous laquille, le sondeur n’était probablement pas utilisé [1].
Un ancien commandant de sous-marin se souvient que durant un transit par le pôle Nord, en passant près de l’Islande, où il y a beaucoup d’activité volcanique, l’immersion du fond pouvait varier de plusieurs centaines de mètres en 4 à 5 secondes, ce qui n’est pas suffisant pour faire tourner un sous-marin de 7.000 tonnes naviguant à 35 noeuds.
“Le fond remonte très vite,” dit-il. “Vous avez très peu de temps pour réagir, et vous pouvez avoir encore moins de temps pour réagir dans le Pacifique (où les pents peuvent être encore plus abruptes.) Je suis sûr que les enquêteurs regarderont la situation très attentivement.”
[1] De plus, la qualité des informations données par un sondeur diminue rapidement avec la vitesse, le faisceau d’ultra-sons étant pertubé par les filets d’eau.
Source : The Day