Des pilotes de la Royal Navy contraints d’apprendre le français

  • Dernière mise à jour le 13 juin 2011.

Des pilotes de la Royal Navy sont contraints d’apprendre le français afin de pouvoir embarquer sur le porte-avions français Charles de Gaulle.

Les pilotes de l’aéronavale britannique s’entraînent avec les Français, dont ils pourraient devoir utiliser les appareils en attendant la livraison des nouveaux Joint Strike Fighters, qui n’est pas attendue avant 2020.

Ils utiliseront le français pour communiquer avec leurs homologues gaulois en l’air et dans les quartiers des officiers à bord du porte-avions français, le Charles de Gaulle.

Les 5 premiers d’une série de 30 pilotes de la Royal Navy ont commencé à apprendre le français dans au Collège Interarmées de Défense (CID) à Paris, qui a été fondé par le roi Louis XV afin d’apprendre l’art de la Guerre aux jeunes nobles.

Les pilotes vont passer 16 semaines à apprendre le français dans cette école. Ils rejoindrons ensuite les escadrilles du Charles de Gaulle pour 3 ans afin d’acquérir l’expérience en volant sur Rafale, dont les meilleurs pilotes sont surnommés “les chevaliers du ciel”.

La nuit dernière, un officier de haut rang de la Royal Navy : « Qui aurait pensé que, plus de 200 ans après la bataille de Trafalgar, nous demanderions aux Français de former nos pilotes de l’Aéronavale ? Notre relation avec les Français a toujours été un peu tendue, donc cela sera un test important de cette coopération. »

« Pendant des décennies, notre impression des Français a toujours été qu’ils arrivaient lorsque la bataille était terminée. Maintenant, David Cameron [1] nous a forcé à joindre nos forces, a prendre des leçons de français et à manger leur nourriture. »

Les pilotes de la Royal Navy porteront leurs propres uniformes lorsqu’ils piloteront les avions français. A bord, les pilotes britanniques rejoindront les rangs des aviateurs français qui sont considérés comme l’élite de leur aéronavale. Ils auront des cabines sur le pont des officiers.

Les repas au carré des officiers seront basés sur la meilleure cuisine française. Le petit déjeuner sera habituellement composé de café et de croissants, au lieu du petit déjeuner traditionnel anglais, bacon et oeufs, servi à bord des bâtiments britanniques.

La qualité des repas servis à bord du porte-avions français, selon ceux qui ont été à bord, est largement supérieure à celle des bâtiments britanniques. Le repas du soir est probablement le point d’orgue de la journée.

Un repas typique sera composé d’une soupe à l’oignon, d’avocats au crabe ou de bouchées à la reine (une pâtisserie savoureuse), de filets de poluet à la sauce à la crème et au vin blanc, de champignons à la vapeur ou de carottes à la crème, d’aligot (purée de pommes de terre avec du fromage fondu) ou de pommes dauphines et de salade.

Les desserts devraient comprendre des fromages classiques comme le brie
ou le camembert, des mousses ou des éclairs au chocolat, gâteau Konakry (un biscuit roulé avec de la gelée de groseille, de la crème pâtissière, des tranches d’ananas et une marmelade d’abricots), ou un clafoutis aux cerises et, bien sûr, un café après le repas.

Tous les repas du soir sont accompagnés de vins rouges fins et de vermouth au lieu du gin tonic ou de la bière consommés par les officiers sur les bâtiments britanniques lorsqu’ils sont de repos.

La flotte britannique a déjà envoyé des pilotes s’entraîner avec l’US Navy, mais c’est la première fois qu’elle demande aux Français d’entrainer les As de la Royal Navy.

Le Captain Jock Alexander, adjoint au chef du bureau des porte-avions à la Royal Navy, a déclaré que la flotte britannique aurait besoin de constituer un groupe de pilotes expérimentés avant que les 2 porte-avions de la Royal Navy ne soient terminés, vers la fin de la décennie.

Un porte-parole du ministère britannique de la défense a déclaré : « Les relations avec la France sont stratégiquement importante. Des discutions ont actuellement lieu pour que du personnel de la Royal Navy soit embarqué à bord du Charles de Gaulle, dans le cadre de l’accord bilatéral conclu entre nos 2 pays. Cela nous permettra de maintenir nos compétences et nous aidera à développer une capacité renforcée dans l’avenir. »

Notes :

[1Le premier ministre britannique.

L'analyse de la rédaction :

Au delà des quelques anecdotes tenant plus du cliché pour la perception du marin français par les Britanniques, il faut tout de même rappeler que, depuis des années, des officiers britanniques sont échangés avec leurs homologues français, et embarquent sur des bâtiments français, de même que des officiers français embarquent sur des bâtiments britanniques.

Il y a quelques années, un officier français était commandant en second d’une frégate britannique.

Source : Daily Mail (Grande-Bretagne)