Des bâtiments rouillent dans la principale base navale française

  • Dernière mise à jour le 13 novembre 2010.

Les images des bâtiments amphibies rouillés et délabrés dans le port de Toulon, la principale base navale française, ne vont probablement pas réchauffer les cœurs des marins britanniques, quelques jours après que les 2 pays aient signé un accord historique de défense.

Des bâtiments rouillent dans la principale base navale française
© Gilles Corlobé

Toulon est la base des 2 tiers des bâtiments de la marine nationale — plus de 70 vaisseaux dont ses 6 sous-marins nucléaires d’attaque, la flotte de surface et le Charles de Gaulle — le seul porte-avions à propulsion nucléaire du pays.

Selon les termes de l’accord de défense, le Charles de Gaulle constituera la seule capacité aéronavale de la Grande-Bretagne pour les 10 prochaines années. Le navire-amiral de la flotte française, sujet à de nombreuses pannes, — surnommé autrefois "le bateau maudit" par les marins français — a été contraint par un problème technique de retourner à Toulon le mois dernier, moins d’un jour après avoir appareillé pour lutter contre la piraterie en océan Indien.

Le partenariat de défense conclu pour 50 ans entre la Grande-Bretagne et la France, verra les 2 ennemis historiques partager porte-avions, recherche sur les armes nucléaire et une force expéditionnaire commune.

A partir de 2020, lorsque la Grande-Bretagne aura son propre porte-avions — le HMS Prince of Wales — et les chasseurs Tornado qui vont avec, les 2 pays se mettront d’accord pour garder un des 2 porte-avions en mer. Un 2è porte-avions britannique, le HMS Queen Elizabeth, qui doit être terminé en 2016, ne verra jamais d’avions et ne va naviguer que pendant 3 ans avant d’être mis sous cocon et peut-être vendu aux Français.

L'analyse de la rédaction :

Cet article doit être remis dans le contexte actuel des importantes réductions budgétaires en Grande-Bretagne et de la fierté qu’éprouve, parfois, la presse britannique pour la Royal Navy. L’objectif n’est pas de dénigrer la marine nationale, mais de critiquer la décision de leurs dirigeants de réduire les capacités de la Royal Navy, qui pourrait devoir partager des équipements avec l’ennemi de Trafalgar, shoking !

On peut rappeler que la presse britannique ne s’est faite l’écho des problèmes mécaniques du Charles de Gaulle qu’après l’annonce de la signature de l’accord, ... c’est à dire le jour où il a repris la mer après moins de 15 jours de réparation ! Et en indiquant que les réparations dureraient encore plusieurs semaines.

Elle oublie un peu vite de rappeler que la Royal Navy dispose, quelque part, des mêmes cimetières à bateaux, et que ses propres bâtiments, y compris les plus récents, connaissent les mêmes problèmes mécaniques. Et que, au cours des 10 dernières années, ses sous-marins nucléaires ont connu 16 collisions.

Il semble que ce qui heurte le plus la presse britannique, c’est que la Royal Navy soit ravalée au rang d’une marine de faible importance, ne disposant plus du même nombre de bâtiments que la marine nationale, et à peine autant que celle du Portugal. What a shame !

Source : Daily Telegraph (Grande-Bretagne)