La Royal Navy est ’dangereusement faible’

  • Dernière mise à jour le 24 août 2010.

La Royal Navy est "dangereusement faible" et doit investir dans un plus grand nombre de bâtiments faiblement technologiques afin de préserver la sécurité nationale et de protéger le commerce britannique contre les "pirates, terroristes et gouvernements opportunistes", selon un article publié par le think-tank RUSI.

Les auteurs de l’article, le vice-amiral Sir Jeremy Blackham et le professeur Gwyn Prins, rappellent que, avec plus de 90% du commerce britannique transporté par voie maritime, le pays doit s’assurer que sa marine a la « présence » nécessaire pour protéger les routes de navigation.

"Les missions du monde réel exigent de façon urgente beaucoup plus de bâtiments de combat, coutant moins cher et moins technologiques," écrivent Blackham et Prins. "L’usage de la mer exige une présence le long des routes maritimes. La présence est le préalable pour les messages de dissuasion silencieux que les forces navales seules puissent articuler.

"…La présence exige le nombre. La capacité de réunir et d’envoyer une force exige le nombre. Le nombre est aussi indispensable pour le remplacement. Si vous ne pouvez pas cous permettre de perdre un bâtiment, vous ne pouvez vous permettre de l’utiliser. La présence est le préalable indispensable pour la dissuasion."

L’article prévient que, au rythme actuel du déclin de sa flotte, la Royal Navy ne disposera plus, dans 10 ans, que de 19 frégates et que la plupart d’entre elles seront en fin de vie. A cette époque, expliquent Prins et Blackham, la flotte britannique sera "inadaptée pour les taches les plus fondamentales, permanentes et vitales".

L’article appelle les décideurs à mettre en chantier au moins 10 frégates océaniques pour préserver la "dissuasion silencieuse" d’une force "de police quotidienne de faible intensité" patrouillant le long des principales routes maritimes.

"Toute nation faisant du commerce a un intérêt critique dans l’usage sécuritaire des mers et le maintien du bon ordre en mer," écrivent Blackham et Prins. "La dépendance de l’Occident, en particulier de la Grande-Bretagne, sur l’utilisation de la mer pour sa survie et sa prospérité est un fait géopolitique."

"Pour la dissuasion, la projection de puissance, ou comme le socle d’une construction de force dans l’éventualité d’une autre guerre majeure, une Royal Navy restaurée et adéquatement dimensionnée est indispensable pour la sécurité nationale britannique."

Source : Defense Management (Grande-Bretagne)