Des bâtiments de l’US Navy pourraient être basés dans des ports européens

  • Dernière mise à jour le 20 avril 2010.

Les responsables de l’US Navy envisagent de baser dans des ports européens des bâtiments participant à la défense contre les missiles balistiques. Il leur serait ainsi plus facile de défendre le continent.

L’amiral Mark Fitzgerald, commandant des forces navales américaines en Europe, a précisé qu’aucune décision n’avait été prise pour l’instant, mais qu’il était effectivement envisagé de baser des bâtiments de l’US Navy, des croiseurs et destroyers ayant la capacité “défense contre les missiles balistiques”, puissent être basés quelque part en Europe, de la même manière que des bâtiments américains sont basés au Japon.

“C’est l’une des choses que nous allons devoir regarder, pour voir si bous devrions le faire,” a déclaré l’amiral Fitzgerald le 15 avril. Mais de nombreuses autres questions doivent être réglées avant que, l’an prochain, la force de surface de l’US Navy ne devienne le bouclier de l’Europe contre d’éventuels missiles balistiques lancés depuis l’Iran.

Parmi celles-ci, il y a des questions de base, telles que quelles régions les bâtiments américains vont protéger et quand ; combien de bâtiments seront disponibles ; et comment l’imbroglio alphabétique des différents commandements américains et internationaux vont travailler ensemble en cas de crise.

L’amiral Fitzgerald a donné un simple exemple des complexités bureaucratiques et diplomatiques liées à la défense de l’Europe par l’US Navy contre les missiles balistiques : bien que la région où les bâtiments seront stationnés soit supervisée par l’U.S. European Command, les sites potentiels de lancement, au Moyen-Orient, dépendent de l’U.S. Central Command.

Les responsables doivent déterminer comment intégrer les senseurs, comment ils vont traiter les avertissements, et qui sera mis au courant — les armées américaines, l’Union Européenne ou les armées d’un pays — si une menace survient.

Un autre élément à prendre en compte est le nombre pour l’instant réduit de bâtiments ayant la capacité “défense contre les missiles balistiques”, qui sont très demandés par les commandants des régions Golfe Persique et océan Pacifique. Bien que ce nombre augmente, l’amiral Fitzgerald a précisé que le nombre de bâtiments disponibles pour protéger l’Europe n’augmenterait de d’un ou 2 par rapport à la situation actuelle des bâtiments présents en Méditerranée orientale.

“Lorsque vous n’avez qu’un effectif réduit et une forte demande, ‘comment les répartir,’ devient une question insurmontable,” a-t-il indiqué.

Les Etats-Unis et leurs alliés ont commencé à tester les systèmes et à s’entraîner à réagir aux menaces, a indiqué l’amiral Fitzgerald, et des bâtiments américains sont prêts à être intégrés dans le réseau de commandement israélien en cas d’attaque.

L’amiral Fitzgerald a déclaré qu’une chose était claire : les bâtiments américains ne patrouilleront qu’en Méditerranée orientale et en mer Noire. Les premiers schémas conçus par la Missile Defense Agency prévoyaient des bâtiments américains en mer du Nord et en mer de Norvège, mais en pratique, ces parties de l’Europe ne seront probablement pas en danger parce que les missiles iraniens ne peuvent aller aussi loin — pour l’instant.

“Nous allons devoir nous adapter à la menace. Nous mettrons les bâtiments à portée de la menace,” a déclaré l’amiral Fitzgerald.

Bâtiments américains ayant la capacité “défense contre les missiles balistiques”

Au 16 avril, les bâtiments pouvant participer à la défense contre les missiles balistiques sont :
 croiseurs : Lake Erie, Port Royal, Shiloh, Vella Gulf
 destroyers : Paul Hamilton, Higgins, Decatur, Fitzgerald, Curtis Wilbur, John S. McCain, Stethem, Russell, O’Kane, Hopper, Milius, John Paul Jones, Benfold, Stout, Ramage, The Sullivans

Le croiseur Monterey devrait disposer de cette capacité à partir de cet été.

Source : Navy Times (Etats-Unis)