Des plongeurs français et américains travaillent à la réouverture du port de Port-au-Prince

  • Dernière mise à jour le 5 février 2010.

Lorsque la terre a tremblé, la mer a monté, les navires ont sombré, les conteneurs sont tombés à l’eau, les grues se sont effondrés et les quais ont coulé.

Le 12 janvier, le tremblement de terre qui a fait tant de dégâts à Haïti, a aussi dévasté le port de la capitale, privant les haïtiens du plus important point d’arrivée de l’aide étrangère.

Trois semaines plus tard, les dégâts limitent toujours l’arrivée de l’aide humanitaire. Les marines française et américaine ont installé un camp de base près de la mer, à partir desquels ils transportent la nourriture et l’eau vers Port-au-Prince.

Des dizaines de navires sont ancrés dans le port, arborant des pavillons du monde entier, leur coque chargé d’approvisionnements dont les haïtiens ont tant besoin. Mais leur tirant d’eau leur interdit d’accoster.

Les piliers soutenant le quai secondaire du port — le seul qui puisse encore recevoir des navires — ont été sévèrement endommagés, le rendant incapable de recevoir des gros navires.

Les plongeurs des marines française et américaines continuent de plonger dans l’eau bleue. Ils doivent déterminer comment reconstruire le quai secondaire, dont la moitié est recouverte par la mer des Caraïbes.

Les plongeurs n’ont même pas chercher à contrôler l’état du quai principal, un enchevêtrement irrécupérable de plaques de béton brisées, de hangars effondrés et de conteneurs écrasés.

Bien que certains cargos se soient aventurés avec précaution à accoster, la majorité des destroyers, navires hôpitaux, frégates et pétroliers peuvent seulement être déchargés par une petite flottille de chalands de débarquement français et américains.

Chargés avec lenteur et difficulté, les chalands, qui rappèlent ceux de la 2è Guerre Mondiale, se dirigent vers la plage où ils baissent leur rampe et sont déchargés dans des camions.

"C’est toujours très compliqué," explique Jocelin Villier, le directeur du port.

Avant le tremblement de terre, Villier rappelle que le port était la porte d’entrée de 80% des approvisionnements du pays (nourriture, aide, carburant et autres produits indispensables).

Il ne sait pas quel tonnage a été déchargé dans le port depuis le tremblement de terre. Mais il pense que les choses se passent mieux ici qu’à l’aéroport, qui a lui aussi été partiellement détruit et est surchargé par un flux incessant d’avions apportant de l’aide et évacuant des blessés.

Les Gardes-Côtes américains sont arrivés dans le port de Port-au-Prince le lendemain du tremblement de terre. Ils ont commencé immédiatement avec leurs homologues haïtiens à remettre le port en état. La première priorité était de réparer le terminal pétrolier, qui n’avait pas été aussi endommagé que les 2 quais.

"Avant de faire quoi que ce soit, il fallait s’assurer que le terminal pétrolier était sûr," explique Gene Maestas, qui dirige les efforts des Gardes-Côtes dans le port. "Il a fallu quelques jours pour remettre le terminal en fonction, mais nous savions que si nous n’y étions pas arrivés, tout dans la ville se serait arrêté."

Source : Toronto Star (Canada)