La vulnérabilité "iframe" est enfin colmatée, après (…)
Le sous-marin de type Scorpène, O’Higgins, destiné Ã la (…)
Après que le commandant ait annoncé par haut-parleurs que l’USS Nautilus venait juste de passer par le pôle Nord, le 3 août 1958, chacun des membres de l’équipage a essayé de creuser sa propre niche dans l’Histoire.
Un marin a dit qu’il prenait une douche à ce moment, il pensait donc être le premier à avoir jamais pris une douche au pôle Nord. Un autre disait qu’il lavait son linge, il était donc le premier à utiliser une machine à laver au sommet du monde.
Mais l’un des plus jeunes à bord est revenu avec la meilleure histoire : il était aller dans la salle des torpilles à l’avant du sous-marin et il pouvait donc annoncer fièrement “Je suis le premier à être jamais aller là-bas.”
Le capitaine de vaisseau en retraite William R. Anderson s’est souvenu de toutes ces histoires et d’autres alors qu’il prononçait un discours sur son commandement du premier sous-marin à avoir naviguer au pôle Nord, mardi dernier, au musée des forces sous-marines, à Groton.
Au moment de la mission historique du Nautilus, la plupart des gens ignoraient qu’il avait échoué dans deux tentatives de traverser du Pacifique vers l’Atlantique par le pôle à l’été 1957 et de nouveau en 1958.
Lors de la première tentative, l’objectif était d’atteindre au moins 83 degrés de lattitude Nord, bien qu’Anderson ait l’intention de continuer vers le pôle si tout se passait bien.
“Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu,” dit Anderson. En essayant de faire surface au travers de ce qu’il pensait être une étendue d’eau libre, il a heurté un bloc de glace et les deux périscopes ont été pliés à l’horizontal. Par 86 degrés Nord, le sous-marin a perdu l’alimentation de ses compas gyroscopiques, alors que les compas normaux ne sont pas fiaibles par de telles lattitudes Nord. Il a donc du donner l’ordre de faire demi-tour parce qu’il n’y avait aucun moyen de déterminer la position du sous-marin.
Lorsqu’il a fait surface au large de la côte Nord-Ouest du Groënland, il se trouvait à 45 nautiques de sa position théorique, “ce qui a prouvé que nous avions pris la bonne décision,” dit Anderson.
Au Pentagon, certains n’avaient pas envie de risquer le seul sous-marin nucléaire opérationnel dans une seconde tentative d’aller sous la glace, mais une rencontre de la dernière chance avec le conseiller naval du président Eisenhower a permis de lancer un nouvel essai.
“Nous ne pouvions rien dire à nos familles, et je ne pouvais même pas en parler dans mon escadrille ou à mon commandant de division,” dit Anderson.
Nautilus se trouvait dans le Pacifique cet été-là, et la première tentative de juillet 1958 n’a pas réussi non plus. Alfred A. Charette de Mystic, opérateur sonar à bord pour ce voyage vers le pôle Nord, se souvient que le sous-marin de 97 mètres de long n’avait plus à un moment que 4,5 mètres d’eau au-dessus du kiosque et 13 mètres sous la quille.
Le commandant a pris la décision de reveneir à Pearl Harbor, mais avant qu’ils aient pu faire demi-tour, ils passèrent par un endroit encore plus étroit : 2 mètres au-dessus du kiosque et 6 mètres sous la quille.
En retournant au port, Anderson dit qu’il avait peur que le Pentagon ne veuille pas d’une seconde tentative cet été-là, mais le chief of naval operations [1], l’amiral Arleigh Burke, était très enthousiaste sur la mission et l’a approuvé - sans que le sécrétaire à la défense [2] ou le secrétaire à la marine [3] ne soient informés avant le succès de la mission.
Par ROBERT A. HAMILTON
[1] CNO : équivalent du chef d’état-major de la Marine.
[2] Equivalent du ministre de la défense
[3] Equivalent d’un secrétaire d’état à la marine
Source : The Day