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La France pourrait, au final, construire une partie des 2 porte-avions de la Royal Navy, et en commander un pour elle-même, afin que ce projet de 3,6 milliards de £ (coté anglais) soit terminé en respectant le budget alloué, selon des sources haut-placées à Whitehall (Ministère britannique des Affaires Etrangères).
Ce pourrait être le premier accord de coopération de ce type dans le domaine de la défense entre les 2 pays.
Le gouvernement français envisage de commander le porte-avions britannique en échange d’une part du travail de construction des 3 navires de guerre de 60.000 tonnes.
Ce changement permet aussi de sauver des milliers d’emplois dans les chantiers navals sur la Clyde, à Rosyth, à Southampton et à Barrow-in-Furness en Grande-Bretagne. Les responsables de l’industrie et des syndicats craignent que des travailleurs puissent être licenciés et que l’expérience soit perdue si les constructions étaient retardées par les chamailleries perpétuelles entre le ministère de la défense et les constructeurs à propos du coût.
Les 2 porte-avions prévus, le HMS Queen Elizabeth et le HMS Prince of Wales [1], devaient à l’origine entrer en service respectivement en 2012 et en 2015.
Ce calendrier a déjà glissé d’au moins un an, conduisant à la menace de licenciement dans les chantiers britanniques alors qu’ils attendent que la phase de construction, saluée il y a 2 ans comme “le nouvel âge d’or de la Clyde”, commence.
Un rapport sur les détails d’un accord sur 3 porte-avions, rédigé conjoitement par le consortium britannique et le groupe public français DCN, a été remis aux 2 gouvernements à la fin du mois dernier.
Bernie Hamilton, le dirigeant de la région Ecosse du syndicat Amicus, a indiqué : "Le point vital est la date des commandes. Les employés des chantiers ont déjà été à la merci des variations des politiques de commande."
Des sources de la défense déclarent que les Français sont intéressés par la possibilité d’acheter un navire de guerre ultra-moderne comme renfort pour leur porte-avions nucléaire vieillissant, le Charles de Gaulle, qui a connu de nombreux problèmes.
La possibilité d’un accord repose sur la part que les chantiers français pourront obtenir en échange des économies qui pourront être faites grâce aux économies d’échelle réalisées en commandant 3 navires au lieu de 2. La perspective est rendue plus attractive par le fait que Thales UK, une compagnie européenne de défense avec de fortes relations françaises, a conçu les plans des porte-avions et fait partie du consortium chargé de les construire.
Les autres partenaires sont les chantiers Scotstoun et Yoker de BAE à Glasgow et dans le Cumbria, et le VT Group à Southampton.
Les plans prévoient que les porte-avions de 300 mètres soient construits en sections qui seraient assemblées au chantier Babcock-Rosyth sur la Fife.
Les discutions franco-britanniques, qui se dérouleraient à la fois aux niveaux industriels, militaires et politiques, reposent sur le principe que les chantiers français construieraient les mêmes sections sur les 3 navires pendant que les chantiers britanniques se chargeraient du reste. La partie construite par les Français seraient aussi assemblée à Rosyth.
L’Amiral Sir Johnathon Band, commandant en chef de la flotte de la Royal Navy, a déclaré cette année à The Herald que les acquisitions de navires permettant à la Grande-Bretagne de protéger ses groupes de porte-avions sans s’appuyer sur les Etats-Unis étaient "cruciales" pour le futur de la Royal Navy.
Jean-Marie Poimbeauf, le PDG de DCN, a déclaré que son groupe et Thalès avaient fait une proposition recommandant la participation à la coopération franco-britannique. "Notre conclusion est que la conception britannique est compatible avec les besoins opérationnels de la Marine Française."
Cependant, des sources industrielles britanniques ont indiqué à The Herald que cette coopération pouvait aussi conduire à des retards supplémentaires dans le processus de commande si les Français insistaient sur des changements techniques de dernière minute. Le ministère britannique de la défense a confirmé que des négociations avaient lieu, mais qu’aucune décision n’avait encore été prise.
IAN BRUCE
[1] Prince de Galles
Source : The Herald