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L’incursion d’un sous-marin nucléaire chinois dans les eaux territoriales japonaises à la mi-novembre a mis en pleine lumière une compétition de plus en plus féroce sous la surface du Pacifique et de l’Océan Indien et les mers adjacentes.
Les principaux rivaux pour la suprémancie dans cette région sont la Chine, qui a donné la priorité aux sous-marins lorsqu’elle a consititué une marine de haut-bord, et les Etats-Unis qui reconstituent leurs capacités sous-marins qui avaient été attrophées à la fin de la Guerre Froide.
La Chine et les Etats-Unis ne sont pas seuls. La Corée du Nord possède une force de taille non négligeable de sous-marins cotiers et la Corée du Sud a commencé à contrer cette menace. Le Japon a une force de taille modeste mais suffisante. Taiwan cherche à se procurer 8 sous-marins depuis des années, ce qui triplerait la taille de sa flotte. La cité-état de Singapour possède 3 sous-marins et est en train d’en acheter un quatrième. L’Australie possède 6 sous-marins modernes de conception suèdoise pour la surveillance du Pacifique et de l’Océan Indien.
En Asie du Sud, l’Inde a commencé à constituer une flotte sous-marine avec l’aide des Soviétiques dans les années 70. Un spécialiste de l’Asie du Sud, Donald Berlin du centre de l’Asie-Pacifique pour les études de sécurité, à Hawaï, est persuadé que l’Inde va aussi construire de 6 à 12 sous-marins de conception française et travaille sur un sous-marin nucléaire qui pourrait être lancé en 2006.
Le Pakistan a lancé 2 sous-marins et en construit un troisième. Berlin indique que "le Pakistan va certainement vouloir un sous-marin permettant le lancement d’armes nucléaires" pour contrer l’Inde. L’Iran possède plusieurs sous-marins. On pense que même Israël, pourtant considérée comme une nation méditerrannéenne, a envoyé des sous-marins armés de missiles de croisière par la Mer Rouge jusqu’en Océan Indien pour contrer une menace potentielle d’attaque nucléaire iranienne.
Par contraste, la Russie, qui a eu jusqu’à 90 sous-marins déployés dans le Pacifique, a désarmé ses sous-marins sauf 20 à cause de problèmes financiers. "Ils ont conservé leurs sous-marins les plus performants," a indiqué un officiel américain ayant un accès aux services de renseignement, mais leurs opérations ont été réduites.
Le sous-marin chinois qui a pénétré dans les eaux japonaises est l’un des 5 sous-marins de la classe Han, la première classe de sous-marins nucléaires chinois. Après avoir quitté le port de Ningbo, il a été détecté par Taïwan alors qu’il se dirigeait vers l’Est, puis par l’US Navy près de Guam dans le Pacifique Central, et finalement par le Japon après s’être dirigé au nord près d’Okinawa.
Après une protestation japonaise, un porte-paroles chinois exprimé des regrets et a mis la faute sur des "difficultés techniques" inexpliquées, soulevant des questions sur la capacité des sous-marins chinois à predre la mer ; Les Chinois ont depuis longtemps des problèmes avec l’entretien de leurs sous-marins.
La Chine construit une flotte sous-marine pour "patrouiller le littoral, bloquer le détruit de Taïwan, et immobiliser les porte-avions américains," selon deux chercheurs, Lyle Goldstein et Bill Murray, du collège de Guerre Navale de Rhode Island.
La Chine, qui possède 50 sous-marins vieillissant, a commencé à dévelloper sa flotte il y a 10 ans en achetant 4 sous-marins russes de type "Kilo", puis en en commandant 8 autres en 2002 pour une livraison commençant en 2005. Les Chinois produisent des sous-marins d’attaque de la classe "Song" qui sont armés de missiles de croisière. L’entrainement a été intensifié dans toute la flotte.
C’est dans le détroit de Taïwan que la Chine et les Etats-Unis se batteraient le plus probablement si la Chine cherchait à bloquer ou envahir Taïwan, l’île dont il réclame la souveraineté mais dont le peuple préfère rester séparé du continent.
Les sous-marins américains entreraient en action parce que Taïwan n’a pas suffisament d’armes anti-sous-marines pour briser un blocus ou stopper une invasion. La politique américaine est de défendre Taïwan contre un assaut non-provoqué par la Chine.
Aux Etats-Unis, le commandant de la flotte du Pacifique, l’amiral Walter Doran, a fait de la remise à niveau des capacités anti-sous-marines sa première priorité et a mis en place un état-major spécial pour surperviser cette renaissance. L’US Navy a récemment installé un centre de guerre anti-sous-marine à San Diego pour améliorer l’entrainement et la préparation.
Les Etats-Unis ont déplacé 2 sous-marins depuis Hawaï vers Guam et vont en ajouter un troisième pour les baser au plus près des zones d’opération. Alors que 60% des sous-marins américains opéraient dans l’Atlantique et 40% dans le Pacifique durant la Guerre Froide, l’US Navy prévoit d’inverser la proportion.
Les sous-marins d’attaque dont la mission après la Guerre Froide était de lancer des missiles de croisière vers des cibles à terre et en mer et de rassembler des renseignements se sont vus assignés à nouveau la mission de combattre d’autres sous-marins puisque la meilleure arme anti-sous-marine est un autre sous-marin.
Six navires "surtass" [1] qui utilisent un sonar puissant pour détecter les sous-marins à grande distance ont maintenant été déplacés vers le Pacifique. 4 sous-marins lanceurs d’engins ont été convertis pour emporter 150 missiles de croisière chacun et pour pouvoir infiltrer 150 commandos sur des plages hostiles.
Un officiel américain a conlus : "Une nouvelle fois, la valeur de l’invisibilité a été reconnue."
Richard Halloran, ancien correspondant du New York Times en Asie et ancien correspondant militaire à Washington, D.C., écrit maintenant depuis Honolulu (Hawaï).
[1] Surveillance Towed-Array Sensor System : système de surveillance à antenne remorquée.
Source : The KoreaHerald