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L’impossibilité de l’Italie de signer l’accord de dévellopement des frégates FREEM avec la France a ennuyé les responsables français et risque de compromettre la crédibilité de Rome avec un allié clé dans le domaine de l’industrie de défense, ont indiqué des responsables italiens du gouvernement et de l’industrie.
Les responsables italiens étaient très pressés le 7 octobre après que les tractations à propos du budget aient fait dérailler les projets de lancer le programme FREEM, le plus important programme naval européen depuis la 2nde guerre mondiale.
Le sommet du 4 octobre à Paris devait fournir la pompe nécessaire pour le lancement formel du programme - qui prévoit 10 frégates pour l’Italie et 17 pour la France. Le ministre italien de la défense, Antonio Martino, a refusé à la dernière minute de signer l’accord, expliquant son refus par “un petit problème technique.”
Le ministre a déclaré aux journalistes, après son retour à Rome le 6 octobre, que l’accord pourrait être éventuellement signé, mais que le financement de la partie italienne du programme devait encore être confirmé.
Une source industrielle française a déclaré : “Tout était prêt ; le champagne était au frigo.”
Un autre dirigeant industriel français a déclaré que les dirigeants des compagnies italiennes avaient loué un jet pour assister à la signature du contrat et que la Marine Italienne s’était déplacée en force pour la cérémonie.
Des sources du gouvernement et de l’industrie italienne ont indiqué que le budget du gouvernement pour 2006, actuellement débatu devant le Parlement, avait annulé un décret du mois d’avril prévoyant 400 millions d’euros pour le lancement de la construction des frégates.
“Nous en saurons plus à ce sujet d’ici le 13 octobre, et nous allons attendre jusqu’à ce moment-là,” a indiqué une source au ministère italien de la défense le 5 octobre dernier.
Le sénateur italien Lorenzo Forcieri, qui s’est battu pour les 400 millions d’euros, a qualifié le retard d’“incroyable et d’effrayant” dans un communiqué du 6 octobre.
Le lendemain, Forcieri a déclaré dans un entretien, “Il semble que cela pourra être réglé rapidement, une solution de financement sur plusieurs années similaire à celle de l’Eurofighter est actuellement examinée.”
De telles tractations sur le financement interviennent alors que des discutions de maquignon se déroulent en coulisses sur le budget italien 2006. Les 400 millions d’euros, qui devaient être financés par le Ministère de l’Industrie, aurait été juste suffisant pour démarrer le dévellopement et ne couvre qu’une partie du coût d’une seule frégate (350 millions d’euros). Ils étaient considéré comme suffisants, toutefois, pour signer l’accord final à Paris.
Forcieri a déclaré que les 400 millions d’€ avaient été réduit dans le budget provisoire 2006 à 250 millions par le Trésor, une coupure qui a convaincu Martino de ne pas signer.
“Martino avait demandé des garanties d’obtenir les 400 millions avant Paris, mais n’a reçu que des promesses verbales”, a-t-il indiqué. “Sans une garantie écrite, il a refusé de signer à la dernière minute. C’est la première fois qu’il réagit aussi sérieusement à une situation comme celle-ci. Il a évidemment compris que signer pourrait créer des problèmes plus importants que s’il ne signait pas. J’espère que maintenant, nous allons obtenir un résultat.”
Les Français sont arrivés à la réunion, en présence du président français Jacques Chirac et du premier ministre italien Silvio Berlusconi, avec le financement nécessaire pour construire 8 frégates. Au milieu de la confusion, la signature a été annoncée, puis rapidement il y eu une rétractation, avec des responsables français blamant les Italiens et des dirigeants de DCN et Thalès annulant au dernier moment une conférence de presse.
Le porte-paroles du ministère français de la défense, Jean-Francois Bureau, a minimisé le retard, déclarant le 6 octobre que l’annulation de la signature lors du sommet était dûe à un problème administratif.
“Elle est clairement liée à l’absence d’un document du ministère des finances autorisant le minsitre de la défense à signer” a déclaré Bureau. “Nos partenaires italiens ont indiqué que cela serait fait dans les prochaines jours. Nous avons confiance.”
Chirac a réaffirmé lors de la conférence de presse à la fin du sommet que le programme de coopération des frégates irait de l’avant. Un porte-paroles de DCN a aussi minimisé l’incident. “C’est un problème administratif, exigeant une négociation interministérielle.”
En privé, les représentants du gouvernement et les dirigeants français ont été contrariés par le problème de dernière minute.
“Ennuyé ? Oui,” a déclaré un représentant du gouvernement. Les formalités liées au contrat ont déjà commencées avec OCCAR, l’agence européenne de gestion des programmes, et le retard de la signature était la preuve d’une bataille interministérielle qui a été rendue publique.
“La crédibilité de l’Italie est en jeu” a indiqué un représentant du gouvernement français.
La France espère étendre le programme à d’autres pays, mais il devait d’abord être lancé avec l’Italie, a déclaré le représentant. Et, aussi longtemps que l’Italie n’avait pas dit officiellement qu’elle annulait la signature, Paris s’attendait à ce que le programme continue.
Une source de la Marine Nationale a indiqué qu’il y avait eu de la surprise et du désapointement, mais qu’ils étaient confiants que le programme irait de l’avant.
Des dirigeants des sociétés françaises Armaris et Thalès n’ont pas souhaité faire de commentaire. Armaris est une filiale commune à Thalès et les chantiers français DCN.
La coalition gouvernementale en Italie, menée par Berlusconi, chutte dans les sondages et est frappée par des divisions internes et par une économie stagnante. Faisant face à des élections au printemps 2006, Berlusconi a cherché à faire voter des réductions d’impôt pour gagner les élections, mais les limitations de dépense fixées par l’Union Européenne l’ont limité. Et alors que le Parlement débat du budget 2006, les dépenses de défense pourraient être touchées de plein fouet.
Pour compliquer l’équation, Giulio Tremonti a été confirmé comme ministre des finances. Faisant référence au nuage au-dessus du programme FREMM, Forcieri a déclaré, “Cela risque malheureusement d’être le premier effet très dévastateur de la ‘cure Tremonti cure’.”
Quelque que soit le budget de la défense voté pour 2006, il devra être partagé pour compenser les coupes effectuées en 2005. Un responsable de haut-rang du ministère de la défense a déclaré le 3 octobre que la vente prévue cette année de terrains militaires était suspendue à cause de l’état des finances italiennes.
Cette vente devait rapporter jusqu’à 1.3 milliards d’euros en 2005 et a déjà été pris en compte dans le budget 2005. Sans cet argent, l’argent du budget 2006 sera utilisé pour boucher le trou.
Intérogé le 6 octobre sur le financement de la défense dans le budget 2006, Martino a répondu : “J’espère que nous pourrons limiter les dégâts.”
Par Tom Kington, à Rome et Pierre Tran à Paris.
Source : DefenseNews