Le plus ancien sous-marin de la Royal Navy a été désarmé (…)
Il est de tradition dans la marine nationale de (…)
Extraits d’un entretien de Jean-Marie Poimboeuf avec DefenseNews sur l’avenir des différents programmes de construction navale militaire : PA2, FREMM, SNA Baracuda.
Nous attendons de voir comment le budget de la défense va traduire en termes concerts le Livre Blanc. Mais celui-ci confirme l’importance de la Marine Nationale en temps qu’outil de défense et en temps que marine de premier rang. Le Livre Blanc confirme la branche navale de la dissuasion, la branche aéronavale et le nombre de frégates de premier rang — 18.
Au niveau industriel, cela signifie que la force sous-marine doit être préservée, ce qui signifie préserver les compétences. Cela ne signifie pas seulement que les 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), et leur entretien, sont maintenus, mais aussi que le programme des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda est entièrement préservé.
Le deuxième porte-avions (PA2) n’est pas annulé. Il est simplement reporté à 2011-12.
Avec 18 frégates — dont 5 La Fayette, 2 Horizon — cela signifie que 11 frégates multi-missions FREMM doivent être construites. Avant le Livre Blanc, on parlait du PA2 et de 17 FREMM. Pour DCNS, les 2 programmes les plus importants sont maintenus — Barracuda et FREMM. Dans les discutions que nous avons avec la DGA [1], ils sont conservés dans un contexte industriel qui a du sens. Le rythme de production n’est pas optimal, mais il permet une organisation industrielle.
Pour le Barracuda, c’est même encore mieux parce que tout le programme est maintenu. C’est sur cette base que nous discutons de la suite du contrat de 2006. Nous conservons le rythme de production optimal, 2 ans entre chaque ; il y a simplement un retard de 6 mois pour le contrat.
Pour les FREMM, nous sommes à 11, avec un écart qui n’a pas encore été déterminé définitivement, mais ce sera probablement un rythme d’un navire tous les 10 à 12 mois au lieu de 7. Cela reste un contrat assez important. Avec 11 navires à construire, il n’y a pas beaucoup de compagnies qui ont ça dans leur carnet de commande. Ajoutez à cela le 12è navire, pour le Maroc, signé en aout.
Bien sûr, nous aurions préféré 17 frégates et le deuxième porte-avions, mais la base est solide. Nous pouvons nous préparer pour le deuxième porte-avions avec ; j’espère, un contrat d’étude.
Est-ce que ce sera un porte-avions nucléaire ?
Aucune décision n’a été prise, mais compte-tenu des contraintes environnementales qui se sont accrues l’an dernier — le réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre — cela pousse à réfléchir à la propulsion des navires. Et il y a le prix du carburant.
En temps que président d’une association de chantiers navals, j’ai vu de grands constructeurs de navires se poser la même question, et il y des demandes pour des études sur des navires civils comme militaires.
Le report de la décision sur le porte-avions signifie que la question de la propulsion sera prise dans un contexte plus large, qui comprendra aussi les gros navires civils.
[1] Délégation Générale pour l’Armement.
Source : Defense News (Etats-Unis)