Comme en France, la sécurité routière constitue une (…)
Ce livre paru en 2004 est le récit des 37 années de (…)
Dans notre monde moderne, la volonté de lutter contre la piraterie peut être handicapée (c’est le moins qu’on puisse dire) par des complications légales et politiques.
Nous nous faisions écho récemment de la difficulté qu’a l’Allemagne à décider d’envoyer sa marine participer à la lutte contre la piraterie [1]. Auparavant, en pleine affaire du Ponant, on avait appris que le Foreign Office déconseillait à la Royal Navy d’arrêter des pirates : ils pourraient demander, et obtenir, l’asile politique !
Cette fois-ci, l’information vient d’un article sur les navires canadiens participant à la CTF-150 et supposés lutter contre la piraterie en océan Indien au large de la Somalie. Il démontre parfaitement que, à notre époque, la lutte contre la piraterie constitue à la fois un défi sur le plan tactique et sur le plan politique.
Cependant, que faire des pirates une fois qu’ils ont été arrêtés reste une question sans réponse. "Nous sommes des militaires, pas des agents de police," indique le commodore Davidson, qui a pris la tête de la CTF-150. "Nous ne sommes pas formés pour le recueil des preuves... "Qui va les juger ? Devons-nous les remettre à un autre pays ? Regardez les problèmes que nous avons au Canada lorsque nous capturons des afghans en Afghanistan et que nous les remettons aux autorités afghanes [2]. Est-ce que les canadiens veulent que nous ramenions au Canada les pirates capturés au large de la Somalie, et que nous devions faire face à leur demande de statut de réfugié politique, sans parler du coût ?" "Nous avons chassé des pirates," poursuit-il. "Si vous les attrapez avant le crime (comme l’a fait un hélicoptère de la frégate Calgary pour leur faire peur, il n’y a probablement aucune base légale pour porter des accusations." Si des marins canadiens attrapent des pirates qui ont attaqué un bateau ou essayaient de monter à bord, "je prévois d’ap peler l’état-major et de leur dire, ’J’ai un problème. Que voulez-vous que je fasse ?’ " explique Davidson. "Vous pouvez être certain que la solution impliquera le niveau politique de notre pays."
Cependant, que faire des pirates une fois qu’ils ont été arrêtés reste une question sans réponse.
"Nous sommes des militaires, pas des agents de police," indique le commodore Davidson, qui a pris la tête de la CTF-150. "Nous ne sommes pas formés pour le recueil des preuves...
"Qui va les juger ? Devons-nous les remettre à un autre pays ? Regardez les problèmes que nous avons au Canada lorsque nous capturons des afghans en Afghanistan et que nous les remettons aux autorités afghanes [2]. Est-ce que les canadiens veulent que nous ramenions au Canada les pirates capturés au large de la Somalie, et que nous devions faire face à leur demande de statut de réfugié politique, sans parler du coût ?"
"Nous avons chassé des pirates," poursuit-il. "Si vous les attrapez avant le crime (comme l’a fait un hélicoptère de la frégate Calgary pour leur faire peur, il n’y a probablement aucune base légale pour porter des accusations."
Si des marins canadiens attrapent des pirates qui ont attaqué un bateau ou essayaient de monter à bord, "je prévois d’ap peler l’état-major et de leur dire, ’J’ai un problème. Que voulez-vous que je fasse ?’ " explique Davidson. "Vous pouvez être certain que la solution impliquera le niveau politique de notre pays."
On en est rendu à un point où la situation politique et légale serait probablement moins compliquée si les pirates étaient tués plutôt qu’arrêtés, voire de les laisser s’échapper. Ce n’est certainement pas une situation acceptable.
A ce jour, à part la France, aucun pays occidental ne semble avoir arrêté de pirates. L’US Navy semble focalisée sur la lutte contre le terrorisme. La piraterie ne serait qu’un bruit de font sans importance, tout juste bon à être traité par ses partenaires de la coalition.
[1] L’Allemagne a d’ailleurs annoncé cette semaine que la seule frégate qu’elle avait dans la région, l’Emden, ne serait pas remplacée. Une façon élégante de ne pas prendre de décision.
[2] Pour l’opposition canadienne, le gouvernement reste responsable des prisonniers qui sont torturés par la police afghane.
Source : Information Dissemination (Etats-Unis)