La marine française annule des missions à cause du coût du carburant

  • Dernière mise à jour le 10 juin 2008.

La marine nationale a annulé 3 missions d’été, dont un exercice avec les Etats-Unis, à cause de l’explosion de prix du carburant, a indiqué lundi un responsable de la marine nationale.

“Toutes nos missions sont importantes, mais nous devions annuler celles qui étaient les moins cruciales,” a déclaré Pascal Subtil, un porte-parole de la marine nationale.

La plus significative des missions annulées comprend une mission d’entraînement aux Etats-Unis. La frégate De Grasse devait naviguer aux côtés de navires américains dans un exercice sur la côte Est puis prendre part à une mission de prévention du trafic de drogue.

“Les exercices nous aident à apprendre comment travailler ensemble,” a déclaré Subtil. “La participation du De Grasse aurait été un bon moyen d’entraîner notre personnel.”

Des chasseurs Rafale sont toujours prévus de participer à l’exercice.

D’autres missions annulées comprenaient une escale de courtoisie du Mistral au Havre à l’occasion de la fête nationale, le 14 juillet. Le navire devait effectuer ce détour sur le chemin du retour après avoir transporté l’aide humanitaire destinée aux victimes du cyclone au Myanmar.

La frégate Montcalm va aussi rentrer directement du Liban en France plutôt que de se diriger d’abord en mer Noire pour une “mission de présence,” a indiqué la marine.

Subtil et d’autres ont indiqué que, à leur connaissance, c’était la première fois que des missions de la marine nationale étaient annulées à cause du prix du carburant.

“Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes que tous les professionnels qui se déplacent,” avait auparavant déclaré le capitaine de vaisseau Jérôme Erulin, commandant du SIRPA Marine. Les coupures sont “une gestion normale de nos ressources.”

De tels exemples n’ont pas été signalés dans d’autres capitales européennes, bien que le chef de l’armée de l’air portugaise, le général Luis Araujo, ait récemment déclaré qu’il avait de “sérieux problèmes” avec le prix élevé du carburant pour avions.

Un porte-parole de l’OTAN, James Appathurai, a déclaré qu’il n’était pas au courant de discutions sur l’impact de l’augmentation du prix des carburants sur les missions de l’alliance.

“Je ne pense pas qu’il y ait une inquiétude générale dans l’OTAN à ce sujet,” a-t-il déclaré.

L'analyse de la rédaction :

Au cours des années 90, les analystes militaires du monde entier se sont interrogés sur l’éventualité d’une guerre mondiale provoquée par la raréfaction des ressources énergétiques et alimentaires.

Il paraît surprenant que l’OTAN ne s’inquiète pas plus aujourd’hui de la concrétisation de ces risques annoncés.

Source : NavyTimes (Etats-Unis)