Un chasseur F-35 du porte-aéronefs britannique HMS Prince of Wales bloqué en Inde depuis plus d’une semaine

  • Dernière mise à jour le 22 juin 2025.

Le F-35 du porte-aéronefs britannique HMS Prince of Wales qui a effectué un atterrissage d’urgence le 14 juin dernier, est toujours bloqué, une semaine plus tard, sur l’aéroport de Thiruvananthapuram (Inde).

Selon les médias locaux, le déroutement initial était dû aux très mauvaises conditions météorologiques autour du porte-avions. Cependant, l’avion a ensuite connu un problème hydraulique et/ou de moteur qui a empêché son retour.

Une équipe d’ingénieurs a été dépêchée depuis le porte-avions, mais n’a pas pu effectuer de réparation ; trois tentatives de décollage ont été infructueuses à ce jour. Il est possible que la réparation de l’avion, très complexe, nécessite la livraison de nouvelles pièces et de matériel d’entretien spécialisé. Il est toujours stationné à l’aéroport, à l’intérieur d’un périmètre de sécurité mis en place par la Force centrale de sécurité industrielle indienne (CISF).

Air India a proposé un hangar pour abriter l’avion, mais cette offre a été refusée par les Britanniques. L’avion reste donc exposé à la mousson. Pour l’instant, les Britanniques préfèrent laisser l’avion sur une aire de stationnement, où il peut être plus facilement surveillé. Bien que l’Inde soit considérée comme une nation amie et entretienne de bonnes relations de défense avec le Royaume-Uni, elle entretient également des liens avec la Russie, et le niveau de confiance n’est pas le même qu’avec un pays de l’OTAN. Le F-35 dispose d’une quantité importante de technologies sensibles, et le Royaume-Uni souhaite éviter qu’il ne soit soumis à une inspection détaillée par du personnel non autorisé.

Une réparation approfondie de l’appareil nécessitera un environnement propre, et de telles interventions dans un pays tiers pourraient également nécessiter l’autorisation de Lockheed Martin, le constructeur américain de l’appareil.

Pendant ce temps, le groupe aéronaval britannique s’éloigne de l’Inde et les options pour que l’avion rejoigne le navire se complexifient. Si l’appareil peut être réparé en Inde, il devra soit effectuer une série de vols et de ravitaillements dans différents pays, avec toutes les complications diplomatiques que cela peut entraîner, soit bénéficier du soutien d’un ravitailleur air-air longue distance. Le HMS Prince of Wales fait actuellement route vers Singapour (à au moins 3 000 km à l’est de l’Inde), puis vers l’Australie pour l’exercice Talisman Sabre, qui débutera à la mi-juillet.

Une autre solution consisterait à conserver l’avion réparé en sécurité en Inde et à le faire rejoindre le navire lors de son trajet retour à travers l’océan Indien, probablement fin septembre. Une autre option, moins attrayante, consisterait à démonter les ailes et à rapatrier l’avion en Grande-Bretagne à bord d’un avion de transport lourd C-17 Globemaster III de la RAF.

Bien que l’affaire ait été peu médiatisée au Royaume-Uni, elle a suscité un vif débat dans les médias indiens. La prolongation de ce séjour imprévu et médiatisé n’améliore ni la réputation du Royaume-Uni ni celle de la Royal Navy. Un plaisantin a même mis l’avion en vente sur l’équivalent indien d’eBay.

Bien que les pannes d’avions ne soient pas rares et que des déroutements d’avions embarqués se produisent, le fait qu’un chasseur F-35 soit immobilisé au sol pendant plus d’une semaine ne rehaussera pas sa réputation. Les chiffres de la Royal Air Force et de la Royal Navy ne sont pas disponibles, mais les F-35B de l’US Marine Corps atteignent un taux de préparation opérationnelle d’environ 50 à 55 %, bien en deçà du minimum de 65 % qu’ils sont censés atteindre.

Source : Navy Lookout (Grande-Bretagne)