La France veut réduire la part de composants américains dans ses systèmes d’armes

  • Dernière mise à jour le 7 septembre 2018.

La France doit réduire sa dépendance vis à vis des composants américains dans ses systèmes d’armes, a déclaré jeudi la ministre des armées, afin de limiter la capacité de Washington à bloquer ses exportations d’équipements militaires.

Les lois américaines sur le contrôle des exportations peuvent être utilisées pour limiter les ventes d’armes européennes dès lors que des composants, même les plus petits, proviennent de fournisseurs américains. Cette législation était déjà en place avant la présidence de Donald Trump, mais la France s’inquiète de plus en plus que son administration interdise des exportations qui auraient été autorisées par le passé.

Cette année, Washington a bloqué la vente de missiles de croisière SCALP à l’Egypte, parce qu’ils contiennent un composant américain.

Sans donner d’exemples précis, la ministre des armées, Florence Parly, a déclaré que la France devait « graduellement nous libérer de notre dépendant à un certain nombre de composants américains. »

« Nous avons rencontré des difficultés commerciales liées à nos exportations. Et nous savons que ces difficultés sont liées à des questions stratégiques et, souvent, à des problèmes de rivalités commerciales, » a-t-elle déclaré devant un petit groupe de journalistes. Elle avait été interrogé sur ce sujet en juillet par la commission de la défense.

Interrogé par un parlementaire sur le blocage des missiles SCALP, F. Parly avait répondu : « Nous sommes à la merci des américains. »

Mme Parly avait ajouté que les décisions de Washington soulignaient le besoin de minimiser la dépendance aux composants américains dans le projet Future Combat Air System (SCAF) — l’avion de combat de prochaine génération que la France et l’Allemagne développent.

Mme Parly a rappelé que la France avait eu besoin de l’accord du Congrès américain pour armer les drones Reaper, achetés à General Atomics. « Est-ce satisfaisant ? Non. Mais nous n’avons pas le choix. »

Source : Euractiv