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Le 15 octobre dernier, le sous-marin allemand U-35 effectuait une plongée au large de la côte norvégienne quand l’une des 4 branches de ses barres de plongée en croix de St-André a heurté un rocher. Les dégâts ont été suffisamment graves pour qu’il soit nécessaire de le faire escorter jusqu’à Kiel par le navire d’essai Helmsand.
Sur le papier, la marine allemande dispose de 6 sous-marins Type 212A équipés d’une propulsion anaérobie, leur permettant de naviguer très discrètement en plongée pendant plus de 2 semaines sans revenir en surface.
Mais en réalité, la marine allemande n’a actuellement pas un seul sous-marin opérationnel.
Le premier sous-marin Type 212A, le U-31, est hors service depuis 2014. Même si les réparations devraient se terminer ce mois-ci, il faudra encore plusieurs mois d’essai avant qu’il ne soit prêt pour une mission opérationnelle.
Le U-32 a subi des dégâts à ses batteries lors d’un transit vers la Norvège en juillet 2017. Jusqu’à présent, aucune cale sèche n’est disponible pour commencer les réparations. La prochaine place disponible devrait se libérer en janvier 2018, et elle devrait être occupée par le U-34, qui doit lui aussi être réparer, sans qu’on sache encore combien de temps les travaux vont durer.
Le U-33 subit lui aussi des réparations qui devraient se terminer en février 2018. Puis il faudra encore 3 à 4 mois d’essais. Le U-36, le sister-ship du U-35, a été admis au service actif le 10 octobre 2017, mais il ne devrait pas être opérationnel avant mai 2018.
La raison de ces très longs retards ? Depuis la fin de la Guerre Froide, la marine allemande a arrêté de maintenir un stock complet de pièces détachées dans le cadre de mesures d’économie. Elle achète les pièces détachées à la demande ou les prélève sur des sous-marins non-opérationnels. La conséquence est des retards importants et une accumulation de travaux en retard.
Ce n’est qu’à la mi-2018 que la marine allemande retrouvera 3 sous-marins opérationnels, avec peut-être un 4è en novembre.
Mais le problème est que la marine allemande ne serait pas capable de déployer l’ensemble de sa force sous-marine, même les 6 sous-marins étaient opérationnels. Selon Hans-Peter Bartels, président de la commission de la défense du Bundestag, il n’y aurait que 3 équipages qualifiés disponibles pour constituer les équipages des 6 Type 212A.
Le U-35 et le U-36 ont été les 2 derniers sous-marins Type 212A à entrer en service. Mais un article du quotidien Der Spiegel a révélé en 2015 que leur première mission avait été un mélange de farce et de désastre.
Des officiers allemands étaient frustrés que le constructeur ThyssenKrupp ait eu du mal à corriger les défauts identifiés sur les 4 premiers Type 212A. Lors des essais à la mer du U-35, son hélice faisait des « bruits étranges et des grincements » parce qu’elle était excentrée, réduisant à néant la discrétion acoustique du sous-marin. Lors de sa première sortie opérationnelle, le radar est tombé en panne à de multiples reprises, jusqu’à ce que les mécaniciens finissent par installer un radar civil prélevé sur un yacht de luxe. Au port, une grue tombée en panne a endommagé le mât de communications du U-35. En mer, sa bouée de communication Callisto était en panne à de multiples reprises, jusqu’à ce qu’elle soit démontée.
Officiellement, le U-36 a été admis au service actif en 2015. Mais en réalité, nombre de ses équipements avaient simplement été installés de façon temporaire, juste pour la cérémonie. Une lettre d’information interne le surnomme le « donneur d’organes » : de nombreux équipements, dont le schnorchel, ont été prélevés pour maintenir le U-35 opérationnel.
Source : National Interest (Etats-Unis)