Des sous-mariniers peu expérimentés...

  • Dernière mise à jour le 4 février 2005.

Alors qu’elle s’apprêtait àacquérir ses nouveaux sous-marins àla fin des années 1990, la marine canadienne, aux prises avec des difficultés budgétaires, a dû limiter la formation àun point tel que des marins ont obtenu leur qualité de sous-mariniers après seulement cinq jours en mer, a révélé un ancien commandant de sous-marin, Peter Kavanagh, devant le comité de la défense des Communes, jeudi.

M. Kavanagh, un ancien capitaine du NCSM Onandaga, a expliqué que les marins pouvaient bien avoir acquis des compétences techniques après avoir travaillé avec des simulateurs, mais n’avaient pas l’expérience vitale qui ne vient qu’avec du temps passé en mer.

Des problèmes d’argent et des délais ont aggravé la situation alors que la marine attendait la décision du gouvernement au sujet des sous-marins, a-t-il ajouté.

La situation est devenue encore plus critique lorsque la marine a commencé à mettre ses vieux sous-marins de classe Oberon au rancart et à se préparer à envoyer des gens en Grande-Bretagne.

Ceux-ci devaient y suivre une formation devant leur permettre d’opérer les quatre sous-marins (d’occasion) de classe Victoria que le Canada a acquis de la Grande-Bretagne à la fin des années 1990.

Les Britanniques devaient ainsi former près de 300 Canadiens et ont insisté pour que les candidats à la formation soient déjà qualifiés pour travailler sur des sous-marins.

« Nous savions que nous étions dans le pétrin, a dit l’ancien commandant. Nous n’avions pas ce nombre de sous-mariniers. »

Pendant un certain temps, a-t-il dit, la marine a réduit les équipages des Oberon. Selon lui, cela, en plus des départs normaux, a fait en sorte de faire baisser le nombre de marins qualifiés.

La marine a vite rempli le vide : des marins ont obtenu leurs papiers de sous-mariniers avec peu de service en mer. Le problème existe encore de nos jours, a dit M. Kavanagh, précisant que les niveaux d’expérience dans la communauté sous-marinière sont peu élevés.

Le comité de la défense de la Chambre des communes mène une révision du programme canadiens des sous-marins en marge de l’incident qui a coûté la vie à un sous-marinier en octobre dernier à bord du sous-marin Chicoutimi, au large de l’Irlande.