Le patrouilleur Glorieuse arraisonne un palangrier chinois dans les eaux françaises

  • Dernière mise à jour le 6 novembre 2013.

Un palangrier chinois a été arraisonné mardi au nord-est de la Zone économique exclusive (ZEE) par les forces armées de Nouvelle-Calédonie. Escorté vendredi 1er novembre jusqu’à Nouméa par la Glorieuse, le navire et son équipage sont consignés à quai.

C’est une très belle prise pour les Forces armées de Nouvelle-Calédonie. Les hommes de la Glorieuse ont arraisonné mardi dernier un palangrier battant pavillon chinois qui pêchait illégalement au nord-est de la Zone économique exclusive, non loin du Vanuatu. A son bord, 13 membres d’équipage chinois, un observateur vanuatais et surtout 40 tonnes de thon albacore et 4 tonnes de requin et d’ailerons.

Hier après-midi, c’est sous bonne escorte que le Hu Yu 911 a été conduit au nouveau quai des Pêcheurs, au Port autonome de Nouméa. Contrairement à la précédente affaire de pêche illégale, en 2007 (lire ci-contre), le Hu Yu 911 n’a rien d’un petit bateau de pêche égaré dans les eaux calédoniennes. Selon sa fiche technique publiée par la Commission des pêches pour le Pacifique occidental et central, le navire appartiendrait en effet à la Shanghai Fisheries general corporation, un groupe chinois à la tête de cent bateaux de pêche, à travers des filiales présentes dans le monde entier. Et le Hu Yu était plein, puisque sa capacité de stockage est de 49 tonnes.

Investigations. « Il faut vérifier l’identité de l’armateur, le contacter, établir si tout le produit de la pêche a été prélevé dans la zone d’exclusivité. L’enquête commence à peine », indique le substitut du procureur de la République, qui précise que le navire disposait d’une licence de pêche vanuataise. Les investigations ont été confiées à la gendarmerie maritime. Pour l’heure, les membres d’équipage, dont les passeports ont été confisqués, sont consignés sur le palangrier. Sur le plan administratif, les Affaires maritimes peuvent demander la saisie du bateau et obtenir la vente de la cargaison aux enchères. Concernant le volet judiciaire, la pêche illégale est punie d’une peine d’un an de prison, de la confiscation du bateau, ainsi que d’une amende de 9 millions de francs.

Tentation. Dans le milieu de la pêche calédonienne, la nouvelle a été accueillie avec satisfaction. « Des bateaux en train de pêcher illégalement, on en voit à chaque sortie, ou presque », assure Jean-François Huglo, le président de la Fédération des pêcheurs hauturiers. Notamment dans cette zone, où la tentation est grande pour les navires qui disposent d’une licence vanuataise. « La dernière fois, en allant vers Port-Vila, j’en ai carrément vu deux, poursuit Jean-François Huglo. Le problème, c’est que lorsqu’on prévient les autorités, le temps qu’un avion décolle pour prendre des photos, ils ont pris la poudre d’escampette. » Jean-François Huglo s’inquiète d’un possible développement de la pêche illégale dans les eaux calédoniennes. « Les pays qui nous entourent n’ont pas les moyens de poursuivre les fraudeurs et multiplient les licences de pêche. Du coup, les bateaux sont de plus en plus nombreux et de plus en plus hardis. » Une situation qui exaspère les professionnels du Caillou, soumis à une réglementation stricte (lire ci-contre). Les pêcheurs calédoniens, qui doivent être titulaires d’une licence, ont obligation de rendre une fiche de pêche après chaque marée, à laquelle s’ajoute un suivi satellitaire des navires. Ils doivent également embarquer à bord un observateur, chargé de collecter des informations sur les captures. Quant aux requins, leur pêche est tout simplement interdite depuis avril.

Source : Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie