Une fonderie canadienne forge des liens avec un bâtiment français

  • Dernière mise à jour le 11 mai 2013.

Il peut sembler étrange de donner une plaque en bronze au propriétaire d’un chantier spécialisé dans le bronze. Il parait aussi inhabituel de voir flotter le pavillon français, aux côtés de celui du Canada et de celui de la Nouvelle-Ecosse, devant une entreprise de Lunenburg.

Une fonderie canadienne forge des liens avec un bâtiment français
Peter Kinley, président de Lunenburg Industrial Foundry and Engineering Ltd., et le lieutenant de vaisseau Philippe Moullec, commandant du Fulmar. © The Chronicle Herald
The Chronicle Herald

Mais ce sont des exemples tangibles d’une nouvelle amitié forgée lors des travaux effectués sur un bâtiment de la marine nationale au chantier Lunenburg Industrial Foundry and Engineering Ltd..

Le patrouilleur Fulmar, d’un déplacement de 680 t, navigue normalement au large de St-Pierre et Miquelon, mais il se trouve actuellement sur un berceau, pour un carénage de 5 semaines, qui est terminé à 90%.

Le carénage comprenait le nettoyage et la peinture extérieure et intérieure du navire, la mise à niveau des équipements de sécurité et la construction de nouveaux logements pour l’équipage.

« Il paraît plus beau qu’il y a 3 semaines, » déclare un capitaine Philippe Moullec souriant.

Même si l’équipage participe aux travaux, son séjour n’a pas été consacré qu’aux travaux. Un restaurant local, normalement fermé hors-saison, a réouvert spécialement pour nourrir les marins. Ils ont aussi loué des voitures pour visiter les environs.

Alors que la fonderie avait déjà travaillé sur des navires canadiens, c’est la première fois qu’il travaille sur un navire français. Ce qui a donné lieu à des expériences assez intéressantes.

En particulier parce que la réglementation et la loi canadienne s’appliquent à l’extérieur du navire et sur le chantier, mais que les lois françaises sont appliquées à bord.

« Les lois françaises s’appliquent à l’intérieur de la coque, mais la coque, que nous nettoyons, peignons et retirons toutes les algues, est au Canada, » explique Kinley. « La frontière change quand nous retirons la couche de peinture. »

C’est parce que, quand les ouvriers retirent la peinture, ils s’approchent de la coque en acier, qui est territoire français.

Comme la loi française s’applique aussi à l’équipage et à son cadre de travail, les ouvriers du chantier doivent respecter la réglementation français en ce qui concerne la sécurité des personnes. Le chantier a aussi dû installer un bungalow, poste de contrôle pour un membre de l’équipage qui doit rester sur le site 24 heures sur 24.

Le Fulmar reprendra prochainement la mer, mais le chantier devrait l’accueillir à nouveau : la compagnie a signé un contrat pluriannuel avec l’ambassade de France à Ottawa pour travailler sur le patrouilleur.

Source : The Chronicle Herald (Canada)