Les Etats-Unis interviennent dans le débat autour des porte-avions britanniques

  • Dernière mise à jour le 27 mars 2012.

L’US Navy est intervenue à propos de l’adaptation de l’un des futurs porte-avions britannique — pour recevoir catapultes et brins d’arrêt —, pour assurer le gouvernement britannique que le cout sera inférieur de moitié aux estimations du ministère britannique de la défense.

La conversion du 2è futur porte-avions, le HMS Prince of Wales pour qu’il puisse embarquer la version C (porte-avions) du Joint Strike Fighter, coutera beaucoup moins que les 2 milliards avancés par des responsables, indique le vice-secrétaire américain à la Navy, Sean J Stackley.

Dans une lettre, il informe Peter Luff, ministre britannique des achats de matériels militaires, que les équipements nécessaires ne couteront que 458 millions £ (hors installation). Selon des experts, l’installation couterait 400 millions £.

La lettre a été envoyée à M. Luff avant que le Premier Ministre britannique ne rencontre lundi dernier Philip Hammond, ministre de la défense, dans une réunion d’urgence sur les porte-avions.

Ce projet a connu de nombreux problèmes techniques et des dépassements de budget. Lors de la revue de défense de 2010, le gouvernement avait décidé d’abandonner la version B (à décollage court et atterrissage vertical) du nouveau chasseur américain F-35 pour la version C (porte-avions.

Mais le gouvernement britannique était sur le point de changer d’avis après que des responsables du ministère aient estimé que le cout de la conversion du porte-avions pour utiliser le F-35C s’élève à 1,8 milliard £, contre 500 millions lors de précédentes estimations.

A la suite de l’intervention de l’US Navy, le Premier Ministre, David Cameron, a ordonné un nouvel examen du projet, conduit par le Trésor.

Dans sa lettre, M. Stackley présente des études sur le nouveau système de catapulte, pas encore testé. Il a assuré les Britanniques que les risques technologiques et financiers du projet, de même que ceux d’un nouveau système de brins d’arrêt, seraient supportés par les Etats-Unis, puisque ces 2 systèmes doivent être installés sur un de leurs porte-avions. M. Stackley a terminé en écrivant : « Le département de la Navy tient à soutenir le succès du porte-avions britannique. »

La semaine dernière, en marge du voyage de M. Cameron à Washington, il y a eu des rencontres tendues entre responsables britanniques et américains.

« Les Américains veulent nous assurer que le gouvernement britannique travaille à partir d’informations correctes, parce clairement, ce n’était pas le cas, » indique une source gouvernementale.

La Royal Navy fait construire 2 porte-avions, mais l’un d’entre eux doit être mis sous cocon. Revenir aux chasseurs F-35B n’aiderait pas les décideurs américains, qui veulent pouvoir baser leurs chasseurs F-35C sur le porte-avions britannique.

Des locaux séparés sont en cours de construction sur le HMS Prince of Wales. Certaines installations de communication seraient classées “US Eyes Only” (donc interdites aux Britanniques).

Il y aura aussi des inquiétudes technologiques sur la version B du chasseur et les Américains pourraient eux aussi décider de l’abandonner.

« Cette lettre pourrait être un avertissement : si vous les Britanniques revenez aux chasseurs à décollage court, alors vous pourriez ne pas avoir d’avions à faire voler, » souligne une source du ministère de la défense.

Source : Daily Telegraph (Grande-Bretagne)