Le programme de sous-marins brésilien se déroule selon le calendrier prévu

  • Dernière mise à jour le 12 juillet 2011.

Le programme brésilien de construction d’une nouvelle flotte de sous-marins d’attaque — dont un à propulsion nucléaire — coute 120 millions de réals par mois (54,5 millions €). Il génère actuellement près de 9.000 emplois, dont 3.200 directs. La découpe de la première section de coque du 1er sous-marin de la classe Scorpène/Br construit au Brésil sera effectuée samedi prochain au chantier naval d’Itaguaí. Pour l’instant, les budgets prévus ont été débloqués.

Les budgets prévus pour 2011 s’élevait à 1,8 milliard de réals (817 millions €). En janvier, la nouvelle présidente Dilma Rousseff a réduit tout le budget de l’état, et les sommes disponibles sont passées à 1,5 milliard (681 millions €). Le ministre brésilien de la défense, Nelson Jobim, a annoncé le 28 juin, que les 300 millions restants (136 millions €) ont une grande chance d’être débloqués d’ici la fin de l’année.

Le programme ProSub, nom officiel du projet, a été qualifié de “facteur stratégique” pour la défense nationale, selon un document confidentiel auquel l’Estado a eu accès. L’explication donnée dans le document est que 95% des marchandises achetées par le Brésil, soit près de 300 milliards $ chaque année, empruntent la voie maritime et qu’elles « nécessitent une protection adéquate ».

La zone d’intérêt économique du Brésil représente environ la même superficie que celle de l’Europe occidentale — près de 4,5 millions de km². C’est là qu’ont été découvertes d’importantes réserves de métaux lourds, d’un grand intérêt pour l’industrie électronique, aéronautique, les systèmes de précision.

En outre, des gisements de pétrole situés à grande profondeur ont été découverts au large du Brésil.

A 600 km dans les terres, à Iperó, la marine brésilienne vient de terminer la construction de son usine d’enrichissement de l’uranium. Avec elle, le Brésil est sur le point de maîtriser l’ensemble du processus d’enrichissement. Selon l’amiral Júlio Moura Neto, commandant de la marine, la production devrait commencer en 2012, après quelques essais. Chaque année, l’usine fabriquera 40 tonnes, la quantité nécessaire pour répondre aux besoins de la défense. L’enrichissement est limité à 5% pour les besoins du sous-marin nucléaire. Pour des applications scientifiques et médicales, il peut être porté à 20%. Pour fabriquer une arme nucléaire, l’enrichissement doit dépasser 90%.

En 2016, les techniciens devraient commencer à intégrer le réacteur à l’intérieur de la coque du sous-marin à propulsion nucléaire. Celui-ci, d’un déplacement de 4.100 t, devrait être opérationnel 5 ans plus tard. Il s’agit d’un géant de 100 m de long, dont l’autonomie sera limitée uniquement par les besoins des 100 membres d’équipage. Une maquette du sous-marin a été installée à Iperó, afin qu’ils puissent donner « une dimension humaine » aux espaces exigus du sous-marin.

Source : Estadao (Brésil)