Les réductions de format de la Royal Navy risquent d’entraîner une perte d’influence de la Grande-Bretagne

  • Dernière mise à jour le 25 mai 2011.

La Grande-Bretagne risque de perdre pour des années de l’influence sur la scène mondiale, à la suite des réductions dans les dépenses militaires. Elle pourrait avoir du mal à récupérer sa position parmi les puissances militaires de premier plan, a déclaré un ancien commandant de la Royal Navy.

L’ancien Premier Lord de la Mer, l’amiral Sir Jonathon Band, a déclaré qu’il était inquiet que la réduction des budgets, mise en place pour faire face à la crise financière immédiate, ne puisse être renversée après 2015.

Et il a averti de pertes capacitaires « potentiellement destructrices », liées à la perte de moyens comme le porte-aéronefs HMS Ark Royal et des chasseurs Harrier à la suite de la revue stratégique de défense d’octobre dernier.

L’amiral Band, qui a dirigé la Royal Navy de 2006 à 2009, a déclaré que la revue de défense avait conduit à « un ensemble étrange de décisions, à mon avis malheureuses », qui laissera la Grande-Bretagne sans aucun chasseur embarqué avant 2020, lorsque le 1er des 2 porte-avions entrera en service.

Jusque là, la Royal Navy ne sera pas une force au « spectre complet » et la Grande-Bretagne ne pourra pas monter des opérations comme l’intervention de 2000 au Sierra Leone, sans l’aide de la France ou des Etats-Unis, a-t-il déclaré devant la commission de la défense de la Chambre des Communes.

Des officiers devront probablement être envoyés sur des bâtiments de l’US Navy ou de la marine nationale pour maintenir les compétences, tant que la Grande-Bretagne n’a pas de porte-avions.

« Ne pas avoir de capacité aéronavale entre maintenant et l’entrée en service des nouveaux porte-avions, est potentiellement assez destructeur, » a déclaré l’amiral Band devant la commission.

« Au large de la Libye, il y a un porte-avions français et un porte-hélicoptère du Corps des Marines. Nous ne sommes pas dans le jeu des porte-avions. »

L’absence d’un porte-avions a des implications sur la position de la Grande-Bretagne dans le monde, a-t-il averti.

« Si délibérément, vous réduisez les dépenses de défense... vous serez moins efficaces pendant un certain temps, et en partie dans le jeu des influences. Si vous ne vous montrez plus à la fête, pourquoi vos alliés devraient-ils vous consulter ? »

Et il a averti qu’il pourrait être plus difficile que les ministres le pensent, de récupérer le terrain perdu en revenant à des niveaux élevés de dépense de défense après 2015.

« Je ne sais pas, si vous abandonnez le 1er plan pendant 5 ans, si vous pouvez y retourner, » a-t-il souligné.

Source : Wales online (Grande-Bretagne)