Arrivée àLomé de la frégate invisible

  • Dernière mise à jour le 15 décembre 2004.

La frégate française " La Fayette" (photo), petit bijou de technologie et presque indécelable par les radars, mouille au port de Lomé depuis le début de la semaine.

Frégate la Fayette

Elle y restera jusqu’au 20 décembre. Il n’est pas rare que des navires de guerre accostent au Togo dans le cadre de missions d’entretiens, de repos pour les équipages ou à l’occasion de campagnes sanitaires destinées à venir en aide aux populations locales.

Conçu principalement pour préserver et faire respecter les intérêts de l’Etat sur les espaces maritimes outre-mer et pour participer au règlement de crises hors Europe, ce bâtiment de combat de premier rang est également susceptible d’être intégré à une force aéronavale. C’est pourquoi, il est aujourd’hui une des composantes de la Force d’Action Navale. Il peut ainsi être amené à assurer, dans le cadre de ces missions, le soutien d’une force d’intervention ou la protection du trafic commercial, et à effectuer des opérations spéciales ou des missions humanitaires.

L’importance accordée à la réduction de sa signature radar et acoustique, sa conception modulaire et son degré élevé d’automatisation le désignent comme un bâtiment du XXl ème siècle, innovant à plus d’un titre.

Les installations de la plate-forme sont regroupées en modules tels que les deux modules de propulsion qui peuvent être de trois types différents selon la vitesse maximale souhaitée. Le gain de poids engendré par les superstructures en matériaux composites verre-résine a permis d’augmenter la charge opérationnelle.

Les frégates type La Fayette sont d’ores et déjà conçues pour être dotées du système ASTER Naval, de missiles anti-aériens à lancement vertical (SAAM).

En outre, les frégates type La Fayette peuvent embarquer un hélicoptère armé de 10 tonnes (Panther ou NH-90 en emport de missiles anti-navires AM 39 ou AS15) qui, grâce à l’action combinée de l’appareil à gouverner et des stabilisateurs anti-roulis, peut être mis en oeuvre jusqu’à mer force 6.

Pour réduire leur signature radar, les frégates type La Fayette combinent plusieurs innovations : l’inclinaison de la coque et des structures, la couverture des plages avant et arrière, l’utilisation de matériaux absorbants et la forme très dépouillée des superstructures.

Les circuits d’immunisation assurent une faible signature magnétique, tandis que les moteurs et les auxiliaires suspendus, les ceintures de bulles et les hélices ventilées limitent le bruit rayonné. L’efficacité opérationnelle des frégates type La Fayette est d’autant plus grande que leur capacité de résistance atteint le plus haut degré de fiabilité.

D’une part, le cloisonnement de la structure, la position et la redondance des équipements garantissent le fonctionnement des installations vitales en cas d’impact, et l’acier de blindage protège les zones sensibles. D’autre part, les matériaux de coque sont conçus pour résister aux déchirures, le compartimentage très semé du flotteur permet de limiter les conséquences d’une brèche et les matériels répondent à des normes sévères de tenue aux vibrations, aux chocs et à l’incendie. Le bâtiment a la capacité de traverser des zones contaminées.

L’ensemble des informations des différents senseurs du bord est traitée par le STI (Système de Traitement de l’Information) qui présente, au central opération, véritable cerveau électronique du bâtiment, la situation sur les différentes consoles du bord. Celui-ci est complété par OPSMER, un système d’aide au commandement en temps différé.

Mentionnons les étapes marquantes de l’avènement de notre frégate :

1988 : Mise en chantier. Les premières études s’achèvent fin 1990.
15 décembre 1990 : Début de la construction et mise sur cale.
13 juin 1992 : Mise à flot.
15 avril 1993 : Prise d’armement par la Marine nationale et début des essais.
15 décembre 1995 : Admission au service actif.

Plus qu’un simple constructeur naval, la DCN peut s’enorgueillir d’un rôle de recherche dont les mots d’ordre sont furtivité, invulnérabilité, discrétion acoustique, intégration des systèmes, nouveaux concepts de carènes, qualités indispensables aux exigences du combat naval de demain. La La Fayette, frégate novatrice, première de sa génération, témoigne de cette volonté affichée et permanente de progrès en constituant une nouvelle référence dans le monde de la construction navale militaire.

Les frégates type La Fayette cumulent les nouveautés.

À commencer par les matériaux, avec l’apparition et l’intégration des composites à l’acier et l’acier de blindage naval.
Déjà utilisés dans les industries aéronautiques, automobiles, du bâtiment, ces composites trouvent ici leur pleine application.

Ils rendent les navires plus légers, moins détectables et plus résistants au combat et à l’érosion. Destinés aux parties hautes du navire, plage avant, superstructures, mâtures, ils abaissent son centre de gravité et améliorent sa stabilité. D’un point de vue purement opérationnel, remarquons une conductibilité thermique amoindrie, une furtivité accrue par l’addition de substances absorbant les ondes radar. Enfin, et ce n’est pas là la moindre de leurs qualités, ces matériaux composites s’avèrent plus économiques par des coûts d’équipement et d’entretien réduits, liés à l’absence de corrosion.

Une des avancées remarquables des frégates La Fayette réside dans leur conception modulaire. Jusqu’alors, la coque d’un navire était entièrement assemblée avant que les équipements n’y soient montés. Dans le nouveau programme le bâtiment est scindé en anneaux et modules, entièrement équipés avant la mise à flot, avant même l’assemblage. Ce procédé novateur, en faisant travailler les différents corps de métier, de façon contiguë - montage simultané des onze anneaux de coque, des quatre blocs de superstructures et des sept modules de systèmes de combat - permet un gain de temps remarquable.

Source : République Togolaise