Le très discret Jimmy Carter prêt à espionner la Corée du Nord

  • Dernière mise à jour le 25 novembre 2010.

Ce n’est pas l’ancien président américain, très féru de diplomatie, qui est prêt à espionner, mais le très secret sous-marin qui porte son nom. Les capacités de surveillance et d’attaque qu’il est supposé avoir, pourraient permettre d’éviter que la situation tendue sur la péninsule coréenne ne devienne hors de tout contrôle.

A la suite des bombardements de la Corée du Nord sur une île sud-coréenne, le porte-avions américain George Washington se dirige vers la Corée du Sud pour participer à des exercices communs.

Mais le George Washington ne vient pas seul. Outre ses 75 avions et son groupe d’escorte — composé des destroyers Lassen, Stethem et Fitzgerald et du croiseur lance-missiles Cowpens —, la rumeur prétend que le porte-avions agirait en liaison avec un autre bâtiment dans la zone : l’espion sous-marin connu sous le nom de Jimmy Carter, qui peut surveiller et potentiellement écarté la menace que représentent les sous-marins nord-coréens qui pourraient suivre les exercices américano-sud-coréens.

Selon un bloggeur bien informé, Raymond Pritchett, il se dit dans les cercles de la Navy que les premiers moyens de surveillance que les Etats-Unis avaient en l’air lors des bombardements de l’île coréenne, étaient des drones lancés par le Jimmy Carter.

USS Jimmy Carter
Le sous-marin nucléaire d’attaque Jimmy Carter (SSN 23), classe Seawolf, lors de ses essais à la mer. © General Dynamics Electric Boat

“La Corée du Nord ne pourrait pas détecter le Jimmy Carter, à moins d’utiliser un champ de mines, même si ils utilisaient tous les sonars de leur inventaire,” écrit-il sous le pseudonyme de Galrahn. C’est important au cas où la Corée du Nord déciderait de lancer une autre attaque de torpille depuis un sous-marin, comme elle l’a fait en mars dernier pour couler la corvette sud-coréenne Cheonan.

La Navy ne dit pas grand chose sur ce que le Jimmy Carter peut faire, mais le consensus est qu’il est utilisé pour des “missions très secrètes.” Il pourrait ainsi se brancher sur les cables sous-marins en fibre optique, pour intercepter les ordres nord-coréens.

Il transporte des commandos marine SEAL, qui peuvent se glisser dans des ports ennemis sans être repérés. Et cette classe de sous-marins est équipée de tubes lance-torpilles de 26,5 pouces (673 mm), plus larges que ceux des autres sous-marins américains, au cas où le Carter devrait s’attaquer à des bâtiments rivaux. “Il s’agit d’un Seawolf, le plus puissant sous-marin d’attaque au monde,” explique Robert Farley, un universitaire spécialisé dans le domaine maritime et les relations internationales à l’Université du Kentucky.

Toute cette puissance pourrait être destinée à empêcher les Nord-Coréens d’essayer quelque chose pendant les exercices, qui doivent se dérouler du 3 au 10 décembre.

Les mini-sous-marins Yeono de la Corée du Nord, des petits sous-marins avec un équipage de quelques marins destiné principalement à tirer des torpilles, sont “à peine plus puissants que les sous-marins allemands de 1945,” explique , mais “s’il y a un commandant de sous-marin nord-coréen, nerveux ou aventureux, nous pourrions avoir un réel problème.”

Il est peu probable que la Corée du Nord se prépare pour la guerre. Elle n’a pas lancé de nouvelles alertes militaires et elle participe aux Jeux Asiatiques en Chine.

Mais si ses sous-marins se préparent à harceler les Etats-Unis pendant les exercices du mois prochain, il est probable que le Jimmy Carter soit le premier à le voir.

Source : Wired (Etats-Unis)