Le sous-marin classique indien Sindhurakshak (classe (…)
Très prochainement, “nos sous-marins navigueront. Il (…)
Les industriels brésiliens qui produisent des machines, des équipements, des moteurs, des systèmes de propulsion électrique, des compresseurs et des batteries, entre autres choses, ont commencé à identifier les opportunités qui vont surgir avec le Programme brésilien de Développement de Sous-marins (Prosub), conclu en 2008 entre le Brésil et la France.
Responsable du programme d’un montant approchant les 6,7 milliards de réales, la marine du Brésil a commencé à évaluer ce que les entreprises locales pourraient produire sur place. Même si les premières indications semblent actuellement favorables, il existe cependant des doutes, dans certains cas, sur le processus de transfert de technologie.
Le contrat signé entre le Brésil et la France prévoit qu’une partie des équipements et composants utilisés pour la construction des sous-marins, soit fabriqué au Brésil. Le contrat prévoit aussi un transfert de technologies, à destination d’industries pour que celles-ci puissent fabriquer au Brésil certains composants destinés aux sous-marins. Il s’agit d’une sorte de compensation pour les paiements versés par le Brésil à la France.
“Le potentiel de l’industrie brésilienne est fantastique”, a déclaré l’amiral d’escadre José Alberto Accioly Fragelli, coordonnateur général du Prosub pour la marine brésilienne. Il a expliqué que la marine va organiser un séminaire pour les entreprises de divers secteurs, intéressées par le programme. “Nous voulons voir quels sont les produits que les entreprises peuvent fabriquer au Brésil.” Pour toute une série d’équipements, il existe au Brésil un potentiel de production pour le marché brésilien : batteries, systèmes de propulsion électrique, circuits électriques et périscopes, entre autres, pour lesquels un transfert de technologies est prévu.
Au début des négociations, les Brésiliens imaginaient, par exemple, qu’il ne serait pas possible de produire au Brésil un acier spécial sans soudure pour les tubes lance-torpilles. Mais depuis, il a été constaté qu’il est possible de le faire fabriquer au Brésil. Eduardo Fantin, directeur de Bardella Indústrias Mecânicas, explique que le programme Prosub pourrait offrir des opportunités pour l’industrie brésilienne dans la fabrication de composants pour les sous-marins. Un autre domaine intéressant réside dans la base sous-marine et le chantier de réparation qui vont aussi être construits pour soutenir les sous-marins, leurs équipages, et les réparer.
Au total, le programme prévoit la construction de 4 sous-marins classiques et de la coque d’un sous-marin nucléaire. Il comprend aussi la construction d’un chantier naval et d’une base sous-marine à Itaguaí, dans la région de Rio de Janeiro. Le co-président de Jaraguá Equipamentos Industriais, Cristian Jaty Silva, a indiqué que son entreprise avait participé au processus d’audit lancé par la marine brésilienne pour évalué le potentiel et l’intérêt des entreprises brésiliennes pour le programme.
Les entreprises retenues recevront des contrats pour l’absorption de technologies et la fabrication sur place de composants. Le plus difficile à faire construire au Brésil sera le système d’armes, reconnaît l’amiral Fragelli.
Selon lui, le processus de transfert de technologie est en route. Ce mois-ci, la marine brésilienne va envoyer 26 ingénieurs en France, où ils vont passer un an et demi, participant à des cours de la marine française pour apprendre à concevoir un sous-marin nucléaire. En 2011, 20 ingénieurs de plus iront en France et, en 2012, 20 autres. “Il s’agit du noyau qui va recevoir tout le transfert de technologie que les Français vont passer au Brésil.”
Mais des difficultés imprévues peuvent parfois ralentir les transferts de technologie. Ainsi, l’entreprise brésilienne Saturnia Sistemas de Energia a signé un contrat pour la production des batteries des sous-marins brésiliens. Luiz Antonio Baptista, le président de Saturnia, explique que la signature du contrat a été retardée par un obstacle imprévu. DCNS, qui a obtenu le contrat pour la construction des sous-marin, a en effet indiqué que les batteries originales utilisées dans les sous-marins, n’étaient pas fabriquées par elle, mais par une entreprise américaine. Cette dernière n’était pas intéressée dans la vente de sa technologie.
Après des négociations auxquelles la marine brésilienne a participé, un accord a été trouvé antre DCNS et Saturnia : le groupe français se proposait de transférer à Saturnia, depuis une filiale en Grèce qui fabrique les batteries pour la marine française, un projet basique de batteries. “En septembre, une équipe de DCNS et de l’entreprise grecque, appelée Sunlight, vont se rendre au Brésil pour discuter des détails du projet”, a indiqué Baptista.
L’amiral Fragelli a indiqué que le contrat de transfert de technologies est le plus importants parmi tous ceux signés avec la France, parce que le Brésil ne dépendra plus d’un autre pays pour construire des sous-marins classiques et nucléaires. Il reconnaît cependant que le transfert de technologies “ne se reçoit pas, il se conquiert”.
Source : Poder Naval (Brésil)