“Mers - el- Kébir était une ruine, mais bientôt un terrrain vagueâ€

  • Dernière mise à jour le 10 novembre 2005.

A l’issue de son assemblée générale du samedi 4 novembre, l’association MEK du 3 juillet 1940 - 2005 pour le rapatriement du cimetière marin de Mers-el-Kébir en Bretagne publie le communiqué suivant :

Après la profanation du cimetière marin de Mers-El-Kébir, les anciens survivants des cuirassés « La BRETAGNE et Le DUNKERQUE » se mobilisent pour une action patriotique. Ils désirent que les instances de l’état rapatrient les dépouilles mortuaires de leurs camarades. Le lieu de repos de ces marins est activement demandé par leurs compagnons toujours vivants. Ce lieu sera décidé lorsque les opérations de rapatriement seront prises en compte par les autorités compétentes de la France. Cette association ne sera dissoute que lorsque la stèle commémorative se fermera sur leur repos éternel.


Alain GARCIA Lorient, le 10 novembre 2005 Secrétaire MEK N° 46 / 1 - Bretagne MEK 4 rue des Lauriers 56650 Inzinzac-Lochrist

à

Monsieur Hamlaoui MEKACHERA Ministre Délégué aux Anciens Combattants 37 rue de Bellechasse 75007 PARIS

Monsieur le Ministre,

Je viens de recevoir les premières photos, de la remise en état du cimetière de Mers-el-Kébir . Je suppose que cette remise en état n’est pas la finalisation du travail demandé aux autorités locales. Ce qui me gêne Monsieur le Ministre, c’est que vous avez déjà vu les photos. Ce qui est encore plus regrettable, c’est votre silence. Les réponses de vos collaborateurs, sont la marque des ordres qui viennent de madame le Ministre de la Défense ALLIOT - MARIE. Aurez -vous assez de courage, vous l’ancien capitaine de l’armée Française, pour accepter les défaillances de ce Ministre ?

Vous continuez d’humilier ces familles. Madame le Ministre navigue a vue dans ce dossier Franco-Algérien. L’honneur de nos marins passerait-il aux oubliettes de l’histoire ? Je n’ose y songer. Madame le Ministre, fait-elle la différence entre Jurassik park et Mers-el-Kébir ? Ce sont des marins qui sont enterrés dans ce terrain vague, ce ne sont pas des bêtes. Alors quand allez - vous décider ce retour en France ?

Le Président André JAFFRE, âgé de 83 ans, qui est l’un des derniers survivants de cette tragédie, souffre moralement et physiquement de cette situation. Nous lui rendrons hommage quand il nous quittera. Mais nous n’oublierons pas sa peine et son chagrin d’un retour trop tardif de ses camarades.

Par contre nous, les jeunes militaires, fidèles à son combat, penserons à ceux qui l’ont oublié et nous serons présents ce jour là. En tant que secrétaire ce sera ma dernière lettre. Face au refus que vous nous opposez, nous choisirons le terrain, pour mener à bien notre combat . Monsieur le Ministre, cette lettre sera diffusée sur nos sites internet. Nous sommes tous des militaires, convaincus du bien fondé de cette mission. Merci de tous vos courriers, mais surtout du temps perdu à de futiles réponses de vos services.

Concernant ces courriers et les réponses faites, nous restons très perplexes sur l’évolution de la situation. En effet, dans votre courrier adressé à Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, (suite à notre demande, il vous faisait part de notre souhait de voir le cimetière marin rapatrié à Brest) le 18 octobre écoulé vous avez répondu et je vous cite : « C’est bien volontiers que j’ai demandé au service compétent d’examiner cette requête dans les meilleurs délais ». C’est exactement ce que nous demandons depuis le mois de mai. Devons nous vous rappeler également la question écrite de Monsieur le Député Guy TEISSIER, le 27 septembre, la question posée le 4 octobre par Monsieur Jacques MYARD, ainsi que les courriers de Messieurs Bernard ACCOYER, Hervé MORIN et bien d’autres députés dont Jean Michel FERRAND, Jacques LE NAY, Député du Morbihan, Monsieur Jacques LE GUEN, Député du Finistère, Monsieur LIGNIER, Conseiller municipale de Lesneven qui ont pris contact avec vos services. A aucun moment vous n’avez envisagé le rapatriement, sauf avec Monsieur Jean Louis DEBRE, l’amiral NOURRY, Y-a-t-il deux poids et deux mesures ?

Il est grand temps Monsieur le Ministre de nous donner une réponse franche et directe.

Existe-t-il une raison politique, que nous ignorons, pour avoir autant d’hésitation ? Le projet d’un traité Franco-Algérien, est-il plus important que ces marins, oubliés et humiliés, surtout lorsqu’on sait ce que valent les écrits et les paroles des autorités algériennes. Vous êtes certainement mieux placé que quiconque pour le savoir.

A la veille des cérémonies du 11 novembre, vous allez certainement, si ce n’est déjà fait, faire parvenir votre lettre pour honorer nos morts de 14-18.

Dans votre lettre pour le 8 mai, vous avez écrit et je vous cite : « Nous avons un devoir de mémoire envers nos soldats, nous leur devons le respect et surtout ne pas les oublier ». Est-ce bien là le respect de votre parole ? Il est vrai qu’à Mers-El-Kébir ce sont des marins et non pas des soldats.

Je n’ose imaginer la réaction de Monsieur BOUTEFLIKA, si des tombes de Tirailleurs Algériens avaient été profanées à DOUAUMONT, et que vous ayez, pour la circonstance, envisagé le même type de réhabilitation que ce qui a été fait à Mers-El-Kébir.

Ce cimetière était dans un meilleur état quand il a été découvert par un de nos amis le 25 avril 2005 qu’après le simulacre de réhabilitation de ces derniers jours.

Nous persévérons dans notre but et faisons toute confiance en votre parole d’officier et obtenir enfin le rapatriement du cimetière marin de Mers-El-Kébir, comme vous l’avez laissé entendre à Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale. Pourquoi ne pas organiser une rencontre avec certains membres de notre Association ?

Dans l’attente de vous lire ou mieux de vous rencontrer, recevez, Monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations.

HONNEUR et PATRIE

Alain Garcia