Navantia privilégie une "solution négociée" face aux accusations de plagiat de DCNS

  • Dernière mise à jour le 5 mai 2009.

Navantia a bien l’intention de répondre devant les tribunaux à DCNS qui l’accuse d’avoir plagier le sous-marin Scorpene, dont la technologie lui appartient à 50%, et se propose de négocier avec la compagnie française pour continuer à collaborer, a expliqué lundi le directeur de la communication de l’entreprise publique espagnole, Miguel Ángel Martínez.

Selon Martínez, Navantia n’écarte aucune possibilité, y compris la participation de DCNS au projet de sous-marin S80.

La demanda de la compagnie française devant le Tribunal d’Arbitrage de Paris, rendue publique lundi par le quotidien El País, remonte en fait à 6 mois et est le résultat d’une décision de la précédente équipe dirigeante de DCNS afin d’essayer de se séparer de son associé espagnol dans le projet Scorpène, a expliqué Martínez.

Fruit de la collaboration entre les 2 chantiers navals, 10 sous-marins de ce type ont été construits à parts égales dans les installations de Navantia à Carthagène et dans celles de DCNS, et, pour l’entreprise espagnole “il y a de nombreuses possibilités de collaboration pour l’avenir et nous espérons pouvoir nous asseoir pour négocier avec la nouvelle équipe dirigeante de DCNS pour poursuivre cette histoire réussie”, a-t-il souligné.

Pour le chantier espagnol, l’accusation de plagiat lancée par son associé français est "absurde" puisque les 2 partagent la technologie du Scorpène à 50% et "parler de plagier notre propre technologie n’a aucun sens", a-t-il ajouté.

Martínez a indiqué que le mieux pour les 2 entreprises "n’est pas de négocier au tribunal, mais face à face pour parvenir au meilleur accord qui garantirait que le film des sous-marins DCNS-Navantia continue de fonctionner parfaitement et que nous continuions à engranger de nouveaux contrats internationaux".

Le quotidien "El País" indique que les mauvaises relations entre les 2 associés remontent à la décision du gouvernement Aznar, confirmée par Zapatero, d’équiper le futur sous-marin espagnol S-80 d’un système de combat américain au lieu de celui de DCNS comme l’espérait la compagnie française.

Le responsable de la communication de Navantia a assuré, concernant les possibilités de collaboration avec l’associé français au projet de sous-marin espagnol, que son entreprise "est ouverte au dialogue" et prête à accepter toute possibilité qui pourrait bénéficier aux 2 parties, "compte tenu des liens forts et de l’expérience obtenue dans ces pays où nous avons réussi à vendre ensemble des sous-marins".

Le Brésil est le dernier pays intéressé par l’achat de sous-marins du type Scorpène, bien que le directeur de Navantia ait affirmé "ne rien savoir du contrat puisque c’est quelque chose signé entre DCNS et la marine brésilienne".

A ce sujet, il s’est déclaré confiant que des négociations s’ouvrent avec DCNS sur la participation du chantier espagnol au programme Scorpène pour le Brésil.

L'analyse de la rédaction :

La presse espagnole s’est fait l’écho des difficultés de développement du S-80. Les syndicalistes évoquent un retard de 2 ans.

L’offensive médiatique de Navantia semble donc une tentative destinée à maintenir à tout prix l’association avec DCNS. En allant s’il le faut jusqu’à inviter DCNS à participer au projet espagnol de S-80.

Source : Tele Cinco (Espagne)