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Navantia a bien l’intention de répondre devant les tribunaux à DCNS qui l’accuse d’avoir plagier le sous-marin Scorpene, dont la technologie lui appartient à 50%, et se propose de négocier avec la compagnie française pour continuer à collaborer, a expliqué lundi le directeur de la communication de l’entreprise publique espagnole, Miguel Ángel Martínez.
Selon Martínez, Navantia n’écarte aucune possibilité, y compris la participation de DCNS au projet de sous-marin S80.
La demanda de la compagnie française devant le Tribunal d’Arbitrage de Paris, rendue publique lundi par le quotidien El País, remonte en fait à 6 mois et est le résultat d’une décision de la précédente équipe dirigeante de DCNS afin d’essayer de se séparer de son associé espagnol dans le projet Scorpène, a expliqué Martínez.
Fruit de la collaboration entre les 2 chantiers navals, 10 sous-marins de ce type ont été construits à parts égales dans les installations de Navantia à Carthagène et dans celles de DCNS, et, pour l’entreprise espagnole “il y a de nombreuses possibilités de collaboration pour l’avenir et nous espérons pouvoir nous asseoir pour négocier avec la nouvelle équipe dirigeante de DCNS pour poursuivre cette histoire réussie”, a-t-il souligné.
Pour le chantier espagnol, l’accusation de plagiat lancée par son associé français est "absurde" puisque les 2 partagent la technologie du Scorpène à 50% et "parler de plagier notre propre technologie n’a aucun sens", a-t-il ajouté.
Martínez a indiqué que le mieux pour les 2 entreprises "n’est pas de négocier au tribunal, mais face à face pour parvenir au meilleur accord qui garantirait que le film des sous-marins DCNS-Navantia continue de fonctionner parfaitement et que nous continuions à engranger de nouveaux contrats internationaux".
Le quotidien "El País" indique que les mauvaises relations entre les 2 associés remontent à la décision du gouvernement Aznar, confirmée par Zapatero, d’équiper le futur sous-marin espagnol S-80 d’un système de combat américain au lieu de celui de DCNS comme l’espérait la compagnie française.
Le responsable de la communication de Navantia a assuré, concernant les possibilités de collaboration avec l’associé français au projet de sous-marin espagnol, que son entreprise "est ouverte au dialogue" et prête à accepter toute possibilité qui pourrait bénéficier aux 2 parties, "compte tenu des liens forts et de l’expérience obtenue dans ces pays où nous avons réussi à vendre ensemble des sous-marins".
Le Brésil est le dernier pays intéressé par l’achat de sous-marins du type Scorpène, bien que le directeur de Navantia ait affirmé "ne rien savoir du contrat puisque c’est quelque chose signé entre DCNS et la marine brésilienne".
A ce sujet, il s’est déclaré confiant que des négociations s’ouvrent avec DCNS sur la participation du chantier espagnol au programme Scorpène pour le Brésil.
La presse espagnole s’est fait l’écho des difficultés de développement du S-80. Les syndicalistes évoquent un retard de 2 ans.
L’offensive médiatique de Navantia semble donc une tentative destinée à maintenir à tout prix l’association avec DCNS. En allant s’il le faut jusqu’à inviter DCNS à participer au projet espagnol de S-80.
Source : Tele Cinco (Espagne)