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Pour encourager les bâtiments de surface à réduire le carburant qu’ils utilisent, l’US Navy offre des sommes importantes aux équipages économes.
La somme maximale est de 67.000 $ (51.000 €), que les commandants peuvent utiliser comme ils le veulent. Certains ont utilisé cette somme pour acheter des uniformes, des ordinateurs ou d’autres récompenses pour leur équipage.
Tout bâtiment qui effectue au moins 96 heures de navigation peut recevoir ces récompenses. Bien que le programme existe depuis plus de 10 ans, l’intérêt ne s’est fait réellement sentir au sein de la flotte qu’avec la hausse des prix du pétrole, ont indiqué des responsables.
“Il y a quelques années encore, certains commandants ne voulaient rien savoir. … Ils ne voulaient pas s’embêter avec les économies d’énergie parce que le carburant ne coutait pas cher,” explique Hasan Pehlivan, responsable du programme d’économie d’énergie. “Mais depuis 3 ou 4 ans, l’attitude a changé du tout au tout.”
Avec une participation plus importante dans toute la flotte, la Navy a réalisé l’an dernier des économies record : En 2008, la Navy a économisé 136 millions $ (103,5 millions €) en carburant, soit environ 1,1 million de barils de pétrole. Elle est actuellement en voie de battre ce record en 2009. Pour le seul premier trimestre, l’économie représente 48 millions $ (36,5 millions €). La participation est passée de 25 bâtiments il y a 2 ans à 70 pour cette année.
En 2008, la Navy a payé au total des primes de 2 millions $ (1,5 million €) aux bâtiments économes. Le destroyer Porter a reçu 34.000 $ (25.800 €). Il fait partie des 5 bâtiments les plus économes de la Flotte Atlantique.
“Qu’il y ait une récompense ou non, c’est secondaire pour moi,” a déclaré le Cmdr. Michael Feyedelem, le commandant du Porter. “C’est exactement comme le recyclage à la maison — on peut n’avoir aucun bénéfice financier ou immédiat, ... mais c’est la chose à faire.”
Feyedelem, qui a acheté des outils et des tenues tout-temps pour ses marins, a expliqué qu’il avait essayé de répandre les économies d’énergie à tous les niveaux du navire. Son officier de navigation trace des routes plus directes, ses marins éteignent les lumières dans les locaux non-utilisés, et ses mécaniciens utilisent les moteurs du navire avec doigté.
Le Porter a navigué autant que possible l’an dernier en n’utilisant qu’une seule hélice, explique Feyedelem, ou en utilisant les 2 hélices avec seulement 2 des 4 turbines à gaz. Le bâtiment en est arrivé à un tel point que, même lorsqu’il entre ou lorsqu’il sort du port, l’équipage attend le dernier moment pour alimenter les 4 turbines, puis en reduit le nombre dès qu’il est possible de le faire en sécurité.
Si le chenal de Norfolk était dégagé, indique Feyedelem, le destroyer attendrait parfois jusqu’à ce qu’il ait dépassé le Cap Henry pour alimenter les 4 moteurs. Faire fonctionner les 4 moteurs est la pratique habituelle lorsqu’on entre ou sort du port, pour en avoir de disponible au cas où un tombe en panne.
Le seul autre moment où il a toujours conservé ses 4 turbines en marche, c’est lors des ravitaillements à la mer, afin qu’il puisse s’éloigner de l’autre navire en cas de panne d’un des moteurs.
Pehlivan reconnait qu’un changement de culture est nécessaire pour que les équipages freinent une hélice ou utilisent moins de moteurs, ce qui explique pourquoi inciter les bâtiments à participer est plus efficace que les y contraindre.
“Les incitations sont la méthode d’économiser le carburants — dans le passé, des amiraux ont essayé le bâton, mais ça n’a pas marché,” a-t-il expliqué.
Source : Navy Times (Etats-Unis)