Le fréon a tué des personnes endormies à bord du sous-marin russe

  • Dernière mise à jour le 12 novembre 2008.

Des dizaines de marins s’étaient endormis à bord d’un sous-marin nucléaire quand du fréon s’est rependu sur eux, ont déclaré mardi des survivants. Il s’agit des premiers récits de témoins oculaires de l’accident survenu sur le sous-marin russe qui a fait 20 morts.

Le sous-marin Nerpa effectuait samedi dernier des essais à la mer en mer du Japon lorsque le système d’extinction des incendies s’est déclenché, diffusant du fréon liquéfié qui a asphyxié les victimes et envoyé 21 autres à l’hôpital. Le sous-marin est retourné à son port-base dimanche par ses propres moyens.

Les survivants ont déclaré qu’ils avaient été pris complètement par surprise.

“Une sirène a retenti et le fréon a commencé immédiatement à se répandre,” a déclaré Viktor Rivk, un ouvrier civil, sur la télévision NTV depuis son lit d’hôpital à Vladivostok. Il semblait faible et épuisé, et l’extrémité de son nez était meurtrie.

D’autres survivants ont déclaré que la sirène avertissant l’équipage que le système d’extinction s’était déclenché avait été retardé.

Le matelot Denis Kashevarov a déclaré à NTV que la sirène avait retentit quelques instants après que le fréon ait commencé à se répandre. Il a jouté qu’une 2è vague de fréon était arrivée peu après et qu’il s’était alors évanoui.

Le quotidien Komsomolskaya Pravda cite un autre survivant, Sergei Anshakov, qui a lui aussi dit que la sirène n’avait retenti qu’après que le gaz ait commencé à être diffuser. Un officier de quart a alors ordonné par l’intercom à tout le monde à bord de mettre son appareil respiratoire, a indiqué Anshakov.

Anshakov a ajouté que certaines victimes pourraient être décédées parce qu’elles se trouvaient juste sous les diffuseurs de fréon, parce qu’elles ont paniqué ou parce qu’elles n’ont pu atteindre immédiatement leur appareil respiratoire.

Rivk a précisé que “pratiquement tout le monde” dans sa section avait un appareil respiratoire, mais que certains ont peut-être eu du mal à les enfiler rapidement.

D’anciens sous-mariniers expliquent que les essais à la mer présentent des risques accrus de sécurité, à cause du grand nombre de personnes non-qualifiées à bord. Ils indiquent que toute personne à bord doit porter en permanence un appareil respiratoire, mais que de nombreux travailleurs civils manquent d’expérience pour les utiliser.

17 morts étaient des civils.

“Je sais par ma propre expérience que les instructions données au personnel civil participant aux essais sont une formalité,” a déclaré le capitaine en retraite Nikolai Markovtsev, cité par le quotidien Komsomolskaya Pravda. “Très souvent, ils circulent dans le sous-marin de la même manière qu’ils marchent dans leur usine, sans porter leur appareil respiratoire sur eux.”

Selon un responsable faisant partie de la commission d’enquête, tout le monde à bord du sous-marin disposait d’un appareil respiratoire.

L'analyse de la rédaction :

Les 3 victimes militaires ne semblent pas être de jeunes recrues sans expérience. Il s’agit du Capitaine de Seconde Classe Yevgeny Golovnykh, du Capitaine de troisième Classe Alexander Podbornov, et de l’officier marinier Alexander Prudnikov. Leur grade élevé (au moins pour 2 d’entre eux) montre que même des marins expérimentés ont été pris au piège par le déclenchement du système d’extinction.

Source : Navy Times (Etats-Unis)