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L’Inde révise ses procédures pour agir de concert avec d’autres marins afin de lutter contre la piraterie au large de la Somalie, identifiée par le Bureau Maritime International comme la zone où le risque de piraterie est le plus élevé au monde, a déclaré vendredi le ministre indien de la défense, A.K. Antony.
En coordination avec la marine indienne, le ministère indien de la défense étudie le sujet avec le ministère des affaires étrangères pour définir une procédure afin que toutes les marines du monde puissent travailler ensemble à lutter contre la piraterie, a déclaré le ministre à des journalistes.
La marine indienne a déjà fait un premier pas dans ce sens en déployant, pour la première fois, un bâtiment dans le golfe d’Aden pour effectuer des patrouilles anti-pirates le long de la route que les navires de commerce suivent normalement entre Salalah dans le sultanat d’Oman et Aden. Pour l’Inde, surveiller les eaux au large des côtes d’Afrique de l’Ouest constitue une part essentielle de la sécurisation de ses approvisionnements en énergie.
C’est la première fois que la marine indienne a été chargée de patrouiller dans les eaux internationales, une décision qui intervient à la suite de plusieurs attaques de pirates au large de la Corne de l’Afrique. Un navire de commerce battant pavillon de Hong-Kong avec 18 marins indiens à son bord, a été attaqué au large du Yémen le 15 septembre dernier. Il est toujours retenu dans un port somalien.
Toutes les nations sont inquiètes des développements au large de la Somalie. Chaque jour, des attaques de pirates se produisent. Les marines américaine, russe, britannique et française sont déjà là et pourtant la piraterie continue. Mais nous ne pouvons permettre que la situation perdure. On doit trouver une solution, a indiqué Antony.
La présence d’un bâtiment indien dans la région est importante parce que le golfe d’Aden est un important point stratégique dans l’océan Indien et donne accès à la mer Rouge, par où passe une part importante du commerce indien.
Plus de 75 navires ont été attaqués cette année, une douzaine rien que le mois dernier. Parmi les navires attaqués, un cargo ukrainien est chargé de chars, de canons anti-aériens et d’autres armements lourds.
Lorsqu’on lui a demandé si la marine indienne aurait le droit de poursuivre les pirates opérant dans les eaux territoriales somaliennes, Antony a répondu : Nous sommes en contact avec le ministère des affaires étrangères. Nous essayons de trouver les détails opérationnels de la mission.
A propos de la libération du navire battant pavillon de Hong-Kong, le chef de la marine indienne, l’amiral Sureesh Mehta, a répondu : Ce navire ne nous appartient pas et le pays ne nous a pas contacté, nous n’avons donc aucune juridiction. Nous sommes prêts à travailler avec des marines de la région pour lutter contre la piraterie.
La marine indienne désire jouer un rôle plus important dans la région sous l’égide de l’ONU puisque cela permettrait d’augmenter ses budgets.
La marine désire aussi aider le Programme Alimentaire Mondial en répondant aux besoins humanitaires urgents en Somalie.
En juillet, le PAM avait demandé aux puissances maritimes mondiales d’aider à protéger les navires transportant l’aide humanitaire contre les attaques de pirates. Près de 2 millions de somaliens pourraient mourir de faim sans cette aide indispensable.
Source : Sindh Today (Pakistan)