Le Canada àl’origine des drones anti-mines

  • Dernière mise à jour le 23 juillet 2005.

La France et les Etats-Unis seront probablement les premiers pays àprofiter de la technologie avancée dans le déminage développée au Canada, même si elle était destinée àl’origine aux navires canadiens, a déclaré un chercheur.

Alors qu’un certain nombre de pays ont montré de l’intérêt pour l’achat de cet équipement high-tech, la Marine Canadienne ne pourra que participer aux essais du système de recherche de mines à distance [1] à cause de coupures budgétaires.

Dans un accord signé la semaine dernière, Ottawa a accepté de payer pour des tests opérationnels du système à raison de seulement 20 jours par an. Ces tests canadiens devraient avoir lieu à la base d’Esquimalt, en Colombie Britannique (cote Pacifique), sur les 28 prochains mois.

Les contribuables canadiens ont investi 20 millions de $ dans le projet. Pourtant, le Canada ne prévoit pas d’acheter ce système avant 2010.

Le système, développé en coopération avec la compagnie française DCN, utilise des drônes pour chercher des explosifs dans les eaux glauques des ports.

L’intérêt international est provoqué par la crainte que des terroristes puissent utiliser quelques mines sous-marines pour bloquer la navigation commerciale, a indiqué Dave Hopkin, qui supervise les études des mines et des torpilles au centre canadien des études et développement de la Défense.

"C’est l’un des rôles nouveaux qui émergent pour ce type de système", a déclaré Hopkin lors d’une interview.

Il peut détecter "n’importe quoi, depuis un bidon plein d’explosif jusqu’à une mine conventionnelle."

Hopkin a indiqué qu’ "il était très probable" que les Français et les Américains n’achètent et utilisent le système avant le Canada.

Le système utilise 2 modules submersibles reliés par un câble d’acier.

Un mini-sous-marin de 8 mètres, propulsé par un moteur diesel opère juste sous la surface et remorque juste au-dessus du fond un module plus petit qui prend des images vidéo et des relevés sonar.

Les données sont ensuite transmises par les drônes vers le navire de soutien qui peut se trouver jusqu’à 8 kilomètres de là.

Les chercheurs de la défense canadienne travaille sur le système depuis une dizaine d’années lorsque des navires de défense cotière étaient construits pour la marine canadienne.

L’idée à l’origine, indique Hopkin, était d’équiper ces nouveaux navires du système anti-mines, mais "pour des raisons budgétaires", ils n’ont pas réussi à le faire.

La compagnie française DCN distribue maintenant les modules du système sous le nom de Seakeeper.

Le système a été récemment présenté aux dirigeants de la division “guerre des mines” de l’US Navy à Corpus Christi, au Texas.

Un communiqué de la compagnie indique que le Contre-Amiral D. A. Loewer a été impressionné par les "performances remarquables" du système.

Mais aucune décision définitive n’a été prise par le département US de la défense sur l’achat éventuel du système Seakeeper, qui coûte jusqu’à 29 millions de $ par unité.

Hopkin indique que DCN démarche actuellement la Marine française, qui est intéressée à l’achat d’un système anti-mines pour au moins un port.

Notes :

[1Remote Minehunting System

Source : CTV.ca